La messe de la solennité de l'Immaculée Conception de Marie, célébrée le 8 décembre, en la cathédrale, était présidée par le cardinal Renato Raffaele Martino qui, en tant que représentant du pape, a lu son message, soulignant l’importance particulière de « témoigner aujourd’hui, à nouveau, de l’amour de l’Evangile et l’Eglise du Christ ».
Dans son message, Benoît XVI assure de « sa bienveillance » les fidèles d’autres religions ainsi que tous ceux qui « s’engagent pour la liberté religieuse et le bien de la personne humaine. »
Le cardinal Martino était entouré de l’archevêque de Rangoun, Mgr Charles Bo, d’autres évêques birmans et de l’étranger, et d'une centaine de prêtres.
La messe réunissait également divers membres du gouvernement, dont des représentants du ministère des affaires religieuses, mais surtout le prix Nobel pour la paix, leader de l’opposition démocratique, Aung San Suu Kyi, qui, en marge de la cérémonie, a eu un entretien avec le cardinal Martino et Mgr Bo.
D’après AsiaNews, la messe a été l’occasion d’insister sur les principes universels de la liberté religieuse et l’importance première d’un facteur comme l’éducation pour le développement de l’homme.
L'agence italienne souligne aussi l’utilisation, pendant toute la fonction religieuse, des divers dialectes pratiqués dans le pays. Pour faciliter, ensuite, la compréhension aux milliers de fidèles venus assister à l’événement, l’homélie a été lue en anglais et en birman.
Dans son homélie, le cardinal italien a appelé les catholiques birmans à s’engager au côté d’autres religions pour le développement du pays dans les domaines de l’éducation, de la santé et du social.
La cathédrale de Rangoun, a été soumise, ces trois dernières années, à un gros travail de restauration qui a permis d’effacer les traces des dommages causés par le tremblement de terre de 1930, par les bombes de la seconde guerre mondiale et par le passage du cyclone Nargis en 2008.
La célébration des 100 années de fondation de la Cathédrale de Yangon, avait déclaré à l’agence fides, l’évêque local, Mgr Bo, à la veille de la cérémonie, « constituera un moment significatif pour la communauté chrétienne : pour son histoire et sa foi mais également pour son avenir, pour le rôle que les chrétiens veulent avoir dans un pays libre et démocratique ».
Interrogé sur la présence d’Aung San Suu Kyi, de religion bouddhiste, Mgr Bo, qui la connaît personnellement, a expliqué qu’ « elle venait témoigner sa solidarité aux gens, montrer qu’elle encourage toutes les religions et tous les groupes ethniques ».
Le message que l’archevêque adressé aux fidèles à l’occasion du Centenaire est de « prier pour le pays, afin que nous puissions vivre dans la Nouvelle Jérusalem », de « prier pour que soient restaurées la liberté authentique et la dignité de l’homme ».
En ce qui concerne les perspectives d’avenir, l’évêque a confié à l’agence Fides que « les fidèles birmans sont très généreux et dociles mais la majeure partie d’entre eux ne sont pas prêts à vivre la liberté authentique : il faut donc un chemin de préparation » dans lequel l’Eglise peut constituer "un guide et un phare".