Le travail pour l'élaboration de ce document a commencé en août, à l'issue de longues réunions avec les leaders libanais.
"Le but de la charte nationale est d'aider à sortir de la crise politique et l'élection d'un nouveau président", a déclaré le patriarche Béchara Raï lors d'une conférence de presse, à l'issue de la réunion mensuelle des évêques à Bkerké, siège du patriarcat maronite.
"Alors que le Liban traverse des crises graves et qu'il subit les répercussions des développements régionaux, le patriarcat appelle toutes les parties à œuvrer pour la consolidation et l'édification d'un État fort et capable", a ajouté Mgr Raï, en présentant la charte nationale.
Cette charte se base sur les constantes nationales qui consacrent la vie en commun et le pacte national.
"La situation actuelle est très grave et menace l'essence même du Liban. L’Église ne peut rester les bras croisés face à cette crise. L'édification d'un État conformément à la Constitution peut nous aider à sauver le Liban", a souligné le patriarche.
"Les Libanais doivent savoir que tout projet national ne peut réussir que s'il met en place un État capable et fort", a-t-il dit, mettant en garde contre toute forme de lutte pour le pouvoir, qui mènera "le Liban à sa perte".
La charte met par ailleurs en garde contre la paralysie des institutions constitutionnelles et le non respect des échéances électorales, "à l'instar de l'échec de l'adoption d'une nouvelle loi électorale et la peur d'un vide à la présidence de la République".
L’Église maronite a par ailleurs condamné les ingérences dans les crises étrangères et la politique des axes. "La meilleure solution pour préserver la diversité est la neutralité du Liban, sous la protection de l'armée et des forces de sécurité", rappelle la charte lue par Mgr Raï, qui a appelé à l'application de la Déclaration de Baabda.
"Il faut privilégier l'intérêt national supérieur pour sortir de la crise, à travers un dialogue transparent. L'élection d'un président est une nécessité pour le Liban", affirme encore encore le document.
Pour l’Église maronite, "la construction d'un État fort et capable, au sein duquel les armes sont détenues par les forces légales, le respect de la justice, l'application de la loi à tous les Libanais, l'arrêt du clientélisme et la redynamisation de l'économie", constituent une issue de secours pour le Liban.
Bkerké établit enfin une liste des priorités : la construction de l’État, une nouvelle loi électorale juste, la décentralisation, l'application de Taëf, la formation de gouvernements efficaces qui respectent les déclarations ministérielles, le renforcement du rôle de la femme notamment dans la politique et une réforme administrative.
L'orient le jour