du 7 au 11 février, au Centre national cardinal Paul Zoungrana de Ouagadougou.
Ce colloque, qui a rassemblé plus de 200 personnes, était présidé par le nonce apostolique Mgr Vito Rallo, qui était accompagné du ministre de l'Economie et des finances, Lucien Marie Noel Bembamba, et réunissait les hauts responsables de l'Eglise du Burkina ainsi que de nombreux laïcs, des hommes politiques et des représentants de la société civile.
Parmi les participants figuraient des prêtres, religieux, religieuses, des responsables et agents diocésains et nationaux de l'OCADES caritas Burkina, de l'enseignement catholique, de la santé, de justice et paix et des moyens de communication sociale, des migrants, venus des quatre coins du Burkina, ainsi que d'autres pays d'Afrique et d'Europe.
Ce colloque visait à « réfléchir sur l'agir du chrétien catholique pour un développement réel du Burkina Faso », aux vues de plans, stratégies et politiques mis en œuvre dans le pays mais sans impact réel jusqu'ici.
Le premier jour, Mgr Vito Rallo, a notamment rappelé aux participants que « les fils et filles de l'Eglise Famille de Dieu au Burkina sont des citoyens burkinabè » et qu'en cette qualité, « ils participent pleinement de la responsabilité commune face aux succès et aux échecs à tous les niveaux de la vie de la nation ».
« Le moment est venu d'interroger nos pratiques et modèles de développement pour répondre aux aspirations des générations présentes, sans compromettre la possibilité pour les générations futures, de pouvoir répondre à leurs propres besoins », a-t-il dit.
C'est donc sur le « sens de l'engagement du chrétien catholique » que sont intervenus les différents participants au colloque. Parmi eux la présidente du Conseil national des laïcs, Bernadette Konfé, qui a rappelé que « la condition de baptisé fait des fidèles, des témoins privilégiés de l'amour du Christ » et que leur vocation propre est donc « d'être présents et actifs au cœur du monde ».
De son côté, l'archevêque métropolitain de Bobo-Dioulasso, Mgr Mgr Paul Y. Ouédraogo, qui est aussi le président de l'OCADES-Burkina, a évoqué la civilisation de l'amour à laquelle le pape exhorte « ardemment » les fidèles, affirmant qu'elle ne pourra « être une réalité tant que le chrétien restera cloîtré ».
« Il faut que les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de ceux qui souffrent soient aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ que sont les chrétiens », a-t-il déclaré, en renvoyant à l'esprit de l'encyclique « Gaudium et Spes ».
Mgr Paul Ouédraogo a tenu à souligner qu'en une décennie d'intervention dans les domaines de la santé, de l'éducation, du développement rural et de l'aide humanitaire, l'OCADES-Burkina a investi plus de 40 milliards de F CFA dans l'économie nationale, mais qu'au-delà de ces fonds, « c'est le travail de changement des mentalités qui semble le plus important ».
Reconnaissant que la croissance du pays avait besoin « d'être propulsée et accélérée », le parrain du colloque, le ministre de l'Economie et des finances, Lucien Marie Noel Bembamba, a quant à lui, rappelé l'importante contribution de l'Eglise catholique dans l'économie et le développement du Burkina.
Les participants au colloque ont pu échanger sur des thèmes liés « aux visions de l'Eglise et de l'Etat en matière de développement, aux expériences de l'Église en matière de développement et aux enjeux de la pastorale sociale », soulignant que « la vision du développement » est « inséparable de la vision que l'on se fait de l'homme » et qu'elle ne doit pas « être confondue au modernisme », précise l'OCADES dans son rapport de synthèse des travaux.
Autres recommandations faites durant le colloque : « Promouvoir la communauté chrétienne comme lieu de nouvelle culture de développement pour l'homme » ; « assurer la présence de l'Eglise prioritairement là où l'Etat est absent (zone plus défavorisées) » ; « Formuler clairement
la vision de l'Eglise sur le développement centré sur l'homme » ; « Promouvoir une culture du développement, comme une disposition d'esprit permettant aux personnes en communauté de refuser la fatalité ».
Mais aussi, donner la priorité à l'éducation et consolider les axes sur le capital humain ; « développer une pastorale de la citoyenneté et de l'employabilité des jeunes » ; « développer le partenariat Eglise -Etat », entre autres recommandations.
Les résultats de ce colloque sont fortement attendus par le ministère de l'Economie et des finances, qui, selon le secrétaire exécutif national de l'OCADES-Burkina, Abbé Isidore Ouédraogo, sera le garant de l'exécution des recommandations.
Isabelle Cousturié
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