« 30.000 personnes sont encore réfugiées au sein de la mission catholique de Duékoué », déclare l'évêque de Man, en Côte d’Ivoire à l’agence vaticane Fides.
« On compte encore 30.000 personnes évacuées accueillies au sein de la mission catholique de Duékoué gérée par les Salésiens » déclare à l'agence Fides Mgr Gaspard Béby Gnéba, évêque de Man, diocèse de l'ouest de la Côte-d'Ivoire. Ces personnes se sont réfugiées à la mission à cause des violents affrontements entre les forces de l'ancien président Laurent Gbagbo et celles de l'actuel président, Alassane Ouattara.
Malgré la victoire de ce dernier (qui prendra officiellement ses fonctions demain), de graves conditions d'insécurité persistent dans différentes zones du pays, surtout dans l'ouest, conditions qui obligent la population à demeurer loin de ses lieux de résidence.
L'une des situations les plus dramatiques est celle de la mission de Duékoué où ont trouvé refuge de nombreuses personnes évacuées à compter de décembre dernier. « Ces personnes ne peuvent rentrer chez elles parce que leur habitation a été détruite ou parce que persiste une grave situation d'insécurité. Au cours des affrontements, les habitations et les activités productives ont été saccagées et détruites. Tant que ne sera pas déployé un service de sécurité officiel, les agressions contre la population de la part de bandes de criminels se poursuivront » a expliqué à Fides l'évêque de Man.
« Les activités économiques sont complètement bloquées à cause de l'insécurité et de la fuite des habitants tant à l'intérieur de la Côte-d'Ivoire qu'au Liberia. Les Pères de la Mission sont normalement au nombre de trois mais actuellement, ils sont deux parce que le Curé est malade – déclare Mgr Gnéba. Lundi 16 mai, je me suis rendu sur place et j'ai constaté combien la situation est difficile. L'espace est vraiment limité pour 30.000 personnes qui campent tant bien que mal autour de la mission. La densité humaine est extrêmement élevée, ce qui a des conséquences au plan sanitaire. Il y a des cas de choléra ».
« Tant l'ONU que la Caritas diocésaine et la Caritas nationale sont engagées en ce qui concerne l'aide aux personnes évacuées mais, à cause de l'insécurité, leur personnel est contraint à faire l'aller et retour entre Duékoué et Man où les conditions de sécurité sont meilleures » souligne Mgr Gnéba. « Je remercie tous ceux qui nous aident actuellement mais je demande d'intensifier les efforts dans la mesure où les besoins sont encore nombreux. Je lance un appel afin que la sécurité de la zone soit garantie et je demande à tous de nous aider à réconcilier les esprits de la population afin qu'elle puisse trouver la paix du coeur » a conclu l'évêque de Man.
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