Le président Gbagbo a été arrêté lundi à sa résidence. Il se trouverait actuellement avec son épouse à l'hôtel du Golf, quartier général du président élu, Alassane Ouattara.
Selon l'AFP, il a été arrêté par les forces de son rival et non par les forces spéciales françaises qui ne sont pas rentrées dans l'enceinte de sa résidence. L'Élysée a annoncé que le chef de l'État français, Nicolas Sarkozy, avait eu un long entretien téléphonique avec Alassane Ouattara, peu après l'arrestation de son rival.
A Abidjan, la nonciature apostolique se trouve à environ 200 mètres du palais présidentiel. Le nonce, Mgr Ambrose Madtha, est toujours à son poste ainsi que le personnel de la nonciature.
Interrogé par l'agence vaticane Fides, il a confirmé l'assaut contre la résidence de Gbagbo menée par les hélicoptères de l'ONU et les forces françaises de l'opération « Licorne ». Les paroisses de la ville accueillent des milliers de déplacés. La situation humanitaire est très grave.
Le cardinal Peter Kodwo Turkson, président du Conseil pontifical justice et paix, est rentré à Rome sans avoir pu entrer en Côte d'Ivoire pour remettre un message du pape à Laurent Gbagbo et à Alassane Ouattara. Il estime que l'urgence est « d'assurer l'intégrité du pays et de protéger la population ». Il a souligné qu'il ne s'agit pas d'un conflit interreligieux.
Depuis dimanche soir, a indiqué pour sa part le nonce à Fides, des hélicoptères de la mission de l'ONU et de l'opération française « Licorne » ont lancé des roquettes contre la résidence, la détruisant en partie afin de « neutraliser les armes lourdes » du président sortant Gbagbo selon les dispositions de la Résolution 1975 du Conseil de sécurité de l'ONU, précise Fides.
« Grâce à Dieu, nous avons encore l'électricité et l'eau courante outre à une réserve de vivres » déclare Mgr Madtha. La pensée du nonce va cependant aux milliers d'évacués d'Abidjan. « Dans chaque paroisse de la ville se trouve un grand nombre d'évacués, contraints à abandonner leurs habitations à cause des échanges de coups de feu et des bombardements qui sont vraiment forts. Seuls, ceux qui en font l'expérience peuvent comprendre ce que cela signifie ».
« Nous n'avons pas dormi de toute la nuit à cause des bombardements. Nous sommes tous fatigués et préoccupés. Nous recueillons des informations précises sur la situation humanitaire qui est certainement très grave parce que la nourriture commence à manquer », a déclaré à l'agence Fides, Mgr Pierre Kutwa, archevêque d'Abidjan, qui conclut la communication téléphonique en demandant de prier pour la paix en Côte-d'Ivoire.
zenit