Mgr Victor Tonye Bakot qui, le jour de Pâques, a invité les citoyens à « prendre du recul » devant tous ces événements, à « s'interroger sur le Cameroun que les uns et les autres veulent laisser à la postérité ».
Au cours de la messe célébrée en la cathédrale Notre-Dame-des-Victoires à Yaoundé, Mgr Bakot a demandé aux chrétiens et aux non-chrétiens, aux jeunes et aux adultes, de « cultiver la paix » leur rappelant qu'« accueillir le Christ revient non seulement à dire non à la guerre mais surtout à dire notre ferme engagement à promouvoir, protéger et préserver la vie ».
A moins de six mois de l'élection présidentielle dans le pays, rapporte la presse camerounaise, l'archevêque de Yaoundé a invité les camerounais à regarder « avec lucidité » les scènes de violence relatives à la Côte d'Ivoire que l'on peut voir en boucle sur les chaînes de télévision. Il a invité à ne pas en faire un « phénomène de mode», qui entrainerait à poser la question « à qui le tour ? ».
« Ces incidents, a-t-il insisté, doivent interpeler et non tenter » les Camerounais qui doivent « bien comprendre que rien ne se résout par les armes ».
Pour l'homme de Dieu, a expliqué Mgr Bakot, « la voie de salut pour le Cameroun passe par une nouvelle « orientation civique », et les dirigeants, a-t-il recommandé, « doivent accompagner les jeunes dans la culture de la paix, la promotion des droits de l'homme, le dialogue, la négociation, le rejet de la violence et la protection de la vie ».
Dans son homélie, Mgr Bakot a soutenu qu'« il est temps pour les Africains de prendre leur destin en main, que l'Afrique ne doit plus être dirigée de l'extérieur ».
A ce propos, l'archevêque de Yaoundé a dit regretter que « l'occident impose à l'Afrique des ‘modèles importés' de démocratie et puis qu'après, quand ça brûle, il s'empresse d'organiser des charters pour assurer le retour de ses ressortissants au bercail ».
« Des modèles qui par défaut d'adaptation aux réalités africaines finissent par mettre le feu aux poudres », a-t-il dénoncé.
« Tel a été le comportement de Ponce Pilate qui a abandonné Jésus à son sort face à la foule en furie », a-t-il commenté, comparant alors ce comportement avec celui des occidentaux dans les différents foyers de crise actuels en Afrique.
Mgr Bakot a enfin invité ses compatriotes à « pratiquer une politique au sens noble du terme en évitant de sombrer dans la guerre qui est et restera toujours un phénomène de destruction massive », rapporte « Cameroun Actu », le portail d'information et d'enquête sur le Cameroun.
Isabelle Cousturié
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