La Conférence des évêques catholiques du Canada demande au Premier ministre Harper d'intervenir en faveur des chrétiens en Irak, indique le site de la conférence.
Par l'intermédiaire de son Président, Mgr V. James Weisgerber, la Conférence des évêques catholiques du Canada a fait parvenir une lettre au Premier ministre du Canada, M. Stephen Harper, afin qu'une attention accrue soit portée aux chrétiens d'Irak qui souhaitent s'établir au Canada.
Les évêques du Canada font état d'informations « alarmantes » qui leur sont parvenues, notamment par le message alarmant du pape Benoît XVI, publié le 11 janvier 2008, et la déclaration de l'Imam de Kirkuk, formulée le même jour, « condamnant les attaques de cette nature contraires à l'Islam » : « les populations chrétiennes vivant en Irak font face à une spirale de violence qui ne cesse de s'aggraver ». « Depuis deux ans, assassinats, enlèvements et menaces de toutes sortes sont le lot des chrétiens, qui ne bénéficient d'aucune protection de la part de la milice ou des autorités politiques, soulignent les évêques. Depuis le début de l'année, on dénombre déjà quatre incidents de cette nature et, les 6 et 9 janvier courant, des chrétiens ont été la cible d'attaques à Bagdad, à Mossoul et à Kirkuk. En juin dernier, un prêtre chaldéen et trois sous-diacres ont été tués à Mossoul. De plus, deux églises ont été attaquées dans le quartier de Dora, au sud de Bagdad. Cette situation a amené de nombreux chrétiens à quitter l'Irak pour se réfugier en Jordanie, en Syrie et au Liban, dans l'attente d'un visa pour l'Occident ou le Nord-Kurdistan ».Ils dénoncent « l'exclusion » dont sont victimes les chrétiens en Irak : « Des extrémistes nationaux exigent des chrétiens qu'ils se convertissent immédiatement à l'Islam, sans quoi ils sont tenus d'abandonner leurs propriétés et de quitter le pays. Les chrétiens ne peuvent donc plus professer leur foi, le port du voile est imposé aux femmes et les crucifix sont enlevés des églises. À juste titre, ceux et celles qui prennent la route de l'exil sont considérés comme de véritables « réfugiés politiques ». Ils aimeraient pouvoir retourner chez eux, mais, au moins en ce qui les concerne, tout espoir d'un retour au calme et à la cohabitation harmonieuse entre chrétiens et musulmans iraquiens semble irréalisable ».C'est pourquoi les évêques catholiques du Canada demandent à M. Harper « d'intervenir afin qu'une attention particulière soit accordée aux chrétiens d'Irak qui font une demande de visa auprès des consulats canadiens ».« Face à l'inertie et à l'indifférence de certains, le Canada peut toutefois aider à atténuer la douleur des personnes qui sont victimes d'injustices ou de représailles déraisonnables. À n'en pas douter, les chrétiens d'Irak font partie de ce groupe », insistent les évêques.Le Ministre de la citoyenneté et de l'immigration a pour sa part promis « d'accélérer le parrainage de familles de réfugiés iraquiens », reconnaissent les évêques.Mais ils demandent des ressources supplémentaires pour « le processus de traitement des demandes de visa, de manière à ce que celles de type familial ne ralentissent pas les cas de parrainage de réfugiés ». Ils demandent aussi à ce que le gouvernement du Canada « étudie la possibilité d'augmenter le nombre maximum de réfugiés iraquiens, de la même façon qu'il l'a fait lors de la crise au Kosovo ou durant la guerre au Sierra Leone ».Ils rappellent que « quelque 20 diocèses catholiques ont des ententes de parrainage avec le gouvernement fédéral et sont disposés à aider des réfugiés iraquiens » et de même « pour d'autres communautés ou agences canadiennes, mais le gouvernement du Canada doit faire en sorte que ces ressources puissent être mises à profit ». Ils espèrent aussi que le gouvernement canadien « exerce une influence auprès des nations démocratiques », « prenne l'initiative d'alléger les souffrances des citoyens iraquiens qui demandent refuge », et que « les autorités consulaires canadiennes prêtent une oreille attentive aux demandes des réfugiés iraquiens ».
Lettre à M. Harper à propos des visas
ROME, Mardi 5 février 2008 (ZENIT.org)