L'égalité homme-femme, la liberté religieuse, un système financier éthique, le refus de toute violence ou terrorisme au nom de la religion : ce sont quelques uns des points auxquels souscrivent les membres du premier séminaire catholico-musulman qui s'est achevé aujourd'hui à Rome.
Dans sa déclaration finale (en anglais) ce premier séminaire du Forum catholico-musulman, qui s'est tenu du 4 eu 6 novembre, précise que les travaux se sont déroulés « dans un esprit chaleureux et convivial ». Ils se sont concentrés sur deux grands thèmes : « Fondements théologiques et spirituels » et « Dignité humaine et Respect mutuel ».
Les signataires envisagent la mise en place à terme d'un « comité catholico-musulman permanent » de façon à « coordonner les réponses aux conflits et aux autres situations d'urgence » et organiser « un second séminaire dans un pays à majorité musulmane, encore à déterminer ».
La déclaration présente d'abord une vision de ce que les deux religions entendent par amour de Dieu et amour du prochain, et se mettent d'accord sur 14 autres points, à commencer par la protection de la vie humaine en tant que « don très précieux de Dieu à chaque personne ».
Il en découle une conception de la « dignité humaine » dotée de la « raison » et d'un « libre-arbitre », et donc « capable d'aimer Dieu et les autres ».
D'où son « droit » à une « pleine reconnaissance de son identité et de sa liberté par les individus, les communautés et les gouvernements, appuyée par une législation civile qui garantisse des droits égaux et une entière citoyenneté », spécialement lorsqu'il s'agit de l'égale dignité des hommes et des femmes.
A propos de la liberté de conscience et de religion, le document affirme « le droit des individus et des communautés à pratiquer leur religion en privé et en public », et les droits des « minorités religieuses » à des lieux de culte et au respect de leurs fondateurs et de leurs symboles. Ils réaffirment en effet l'importance d'une vie de prière « dans un monde qui devient de plus en plus sécularisé et matérialiste ».
« Aucune religion ni ses disciples ne peuvent être exclus de la société », affirment les signataires qui ajoutent : « chacun doit être en mesure d'apporter sa contribution indispensable au bien de la société, spécialement au service des plus nécessiteux ».
Ils affirment que la « pluralité de cultures, de civilisations, de langues et de peuples » vient de Dieu et constitue « une source de richesse » qui « ne doit jamais devenir une source de conflit ».
Ils recommandent une « solide éducation de leurs membres respectifs dans les valeurs humaines, civiques, religieuses et morales » et une information exacte « sur la religion de l'autre ».
Ils affirment en outre leur refus de « toute oppression, toute violence agressive, tout terrorisme, spécialement lorsqu'il est commis au nom de la religion » et celui de « la justice pour tous ».
En pleine actualité, le n. 12 est un appel en faveur d'un « système financier éthique dans lequel les mécanismes régulateurs prennent en considération la situation des pauvres et des désavantagés », individus ou nations « endettées ».
Ils mentionnent spécifiquement les victimes de « la crise actuelle de la production et de la distribution de nourriture », et demandent un travail conjoint pour « soulager la souffrance de ceux qui ont faim et pour en éliminer les causes ».
A propos des jeunes, outre la bonne formation religieuse, il est demandé pour eux une information exacte sur la religion de l'autre.
ROME, Jeudi 6 novembre 2008 (ZENIT.org)