Deux prêtres de l'Eglise « non officielle » ont été arrêtés, proteste la fondation cardinal Kung. Les droits de l'homme sont piétinés lorsqu'il s'agit des catholiques de Chine, proteste la même source.
Le 24 mai, fête de Notre-Dame de Sheshan, a été choisie par le pape Benoît XVI comme jour de prière pour l'Eglise de Chine.
Mais les pèlerins, venus par milliers, le firent avec l'approbation tacite des autorités. Mais en dehors de cet accord, les pèlerins risquaient l'arrestation et la détention.
C'est tout le clergé du diocèse de Shanghaï qui a été arrêté en mai, déplore la fondation, de façon à les empêcher de faire le pèlerinage de Sheshan. Les autorités ont mis en garde les catholiques non officiels qui se rendraient à Sheshan le 24 mai.
Parmi eux, des prêtres de Xuanhua, dans le Hebei, le P. Zhang Jianlin, âgé de 42 ans, intercepté par les autorités chinoises à Nanking, sur la route de Sheshan. Le P. Zhang a été renvoyé par la sécurité à Xuanhua, où il a été arrêté et mis en prison.
Le P. Zhangli, âgé de 45 ans, avait annoncé son intention de se rendre à Sheshan, le 24 mai. Il fut arrêté et détenu quelques jours avant le 24 ami, de façon à l'empêcher de faire le pèlerinage.
Les deux prêtres ont disparu alors qu'ils étaient aux mains des autorités, et on reste pour le moment sans nouvelles d'eux, dénonce la fondation cardinal Kung.
Les nombreuses maisons du diocèse de Xuanhua dédiées à la prière, ont reçu l'interdiction d'être utilisées comme telles. Les autorités y ont placé des caméras, de façon à contrôler les allées et venues et à s'assurer qu'on n'y prie pas.
L'évêque non-officiel de Zhengding, dans le Heibei, Mgr Julius Jia Zhiguo, a souvent été arrêté par les autorités, la dernière fois le 23 août 2007, c'était la 11e fois depuis 2004. Il avait été finalement libéré le 14 décembre 2007. Il a déjà passé 18 ans en prison.
Mais, dénonce aussi la fondation, il n'en est pas pour autant libre de remplir son ministère. Il est en résidence surveillée, chez lui, dans son évêché, près de la cathédrale du Christ Roi de Wu Qiu. Il ne lui est pas permis de recevoir de visites, sauf en quelques rares occasions, sous la supervision des autorités.
Un poste d'observation a été installé par la police près de cette cathédrale, pour contrôler les activités et les visiteurs. Six officiers y patrouillent 24 heures sur 24, de façon à empêcher les visiteurs de rencontrer l'évêque.
Or, Mgr Jia, âgé de bientôt 74 ans, est sérieusement malade, souligne la fondation, avec un tremblement permanent de la main droite. Il a demandé une assistance médicale en dehors de sa résidence, ce qui lui a été refusé par les autorités.
La communauté catholique locale compte quelque 110.00 baptisés, et l'évêque prend soin de quelque 100 orphelins handicapés. Un orphelinat qui a besoin de soutien financier, demande la fondation Kung.
La fondation rappelle que la Chine compte quelque 35 évêques « clandestins » : ils ont soit disparu, soit été jetés en prison, ou sont en résidence surveillée.
Mgr Su Zhimin, par exemple, évêque de Baoding, Mgr Shi Enxiang évêque de Yixian, arrêtés en octobre 1997 et en avril 2001, ont disparu. On est sans nouvelles d'eux.
Mgr Han DinXiang, évêque de Yong Nian, arrêté en décembre 1999, a disparu au cours des deux dernières années, en prison. Il est moort subitement le 9 septembre 2007, dans des circonstances mystérieuses. On ne lui a pas accordé de funérailes catholiques. Il a été incinéré et enterré dans les 6 heures après sa mort, sur ordre des autorités.
Les droits humains des catholiques sont sérieusement violés en Chine, proteste la fondation cardinal Kung.
ROME, Lundi 14 juillet 2008 (ZENIT.org)