Le dernier jour des jeux olympiques a vu l'arrestation d'un évêque catholique chinois de 73 ans, Mgr Jia Zhiguo, évêque de Zhengding, au sud de Pékin, dans le Hebei, par les autorités, indique la fondation cardinal Kung.
L'évêque, qui fait partie des évêques catholiques chinois non enregistrés officiellement, a été arrêté dimanche 24 août, vers 10 h 45, par six représentants officiels du gouvernement, qui se sont rendus, dans deux automobiles, à la cathédrale du Christ Roi et WuQiu. Son diocèse compte quelque 110.000 catholiques.
Selon la fondation, c'est la 12e fois que l'évêque est arrêté. Sa dernière arrestation datait du 23 août 2007. Il avait été libéré le 14 décembre suivant, sans qu'on ait su où il était détenu. Aujourd'hui encore, on ne sait pas où les autorités l'ont conduit.
Après sa libération il était resté en résidence surveillée dans les bâtiments attenants à la cathédrale et ses activités pastorales étaient de ce fait grandement entravées : il ne pouvait recevoir de visites à quelques exceptions, très contrôlées par les autorités qui avaient installé un poste de contrôle, 24 h sur 24, à proximité de la cathédrale.
Pourtant le 15 août dernier, il avait pu célébrer l'Assomption de la Vierge Marie dans sa cathédrale en présence de milliers de fidèles.
L'évêque est sérieusement malade, indique la même source, et sa main droite souffre d'un tremblement permanent. Les autorités lui ont refusé des consultations à l'extérieur de la résidence.
Mgr Jia a été consacré évêque le 19 décembre 1980, par mandat pontifical. Il a déjà passé 18 ans en prison. Il est connu pour son aide aux orphelins handicapés : il a pris en charge une centaine d'entre eux qui ont un besoin urgent d'aide.
Selon la fondation Kung, la Chine compte 40 évêques catholiques dits « clandestins », plus précisément, non officiellement enregistrés, et fidèles à l'autorité au Successeur de Pierre. Il sont tous soit sous surveillance, soit en résidence surveillée, soit en prison, ou ils ont « disparu ».
Dans sa lettre aux catholiques de Chine du 30 juin 2007, le pape Benoît XVI a lui-même déploré que « beaucoup d'évêques aient subi la persécution et aient été empêchés d'exercer leur ministère pastoral ». Ils ont ainsi, disait le pape « rendu l'Eglise féconde, en versant leur sang ».
Ainsi, les évêques Su Zhimin, de Baoding, et Shi Enxiang, de Yixian, ont été arrêtés respectivement en octobre 1997 et en avril 2001. On n'a depuis plus aucune nouvelle d'eux.
Mgr Han DinXiang, de Yong Nian, a été arrêté en décembre 1999. Il est mort en prison le 9 septembre 2007 dans des circonstances « mystérieuses et très suspectes », indique la fondation Kung : sa sépulture a eu lieu moins de six heures après sa mort.
La fondation cardinal Kung dénonce cette situation où les droits humains des évêques catholiques chinois sont bafoués et où la persécution des croyants reste très violente, en dépit de la tenue des Jeux Olympiques à Pékin.
ROME, Lundi 25 août 2008 (ZENIT.org)