Le sort du pacifiste de 34 ans, reconnu sur la scène internationale, a été scellé le 18 mars 2008, jour de son procès. A la sortie du tribunal, Zeng Jinyan, la femme de Hu Jia, a déclaré que la peine de prison de son mari était injuste et sans réelle preuve. Elle appelle les autorités chinoises à revoir le jugement.
Hu Jia, un militant chez les « censeurs »
Sous le pseudonyme, Freeborn, Hu Jia a fait connaître sa voix sur Internet, lieu très contrôlé par le gouvernement chinois. Il y décrit les agressions, kidnappings, arrestations et d'autres atteintes aux droits de l'homme commises par la police elle même. Il est connu pour son engagement en matière d'écologie et de lutte contre le SIDA et n'hésite pas à aider les « avocats aux pieds nus » de l'association chinoise combattant contre les injustice législatives.
C'est en 2006 que sa vie bascule. Il est kidnappé et détenu dans une chambre d'hôtel pendant quarante et un jours. Après cet enlèvement, il est obligé de rester en résidence surveillée jusqu'au jour de son arrestation le 27 décembre 2007.
Un témoin important
Le Parlement Européen prend contact avec lui par webcam. Les parlementaires l'auditionnent sur les droits de l'homme en Chine. Hu Jia ironise sur la fonction du responsable de l'organisation des J.O., qui est également le chef du Bureau de la Sécurité publique. Il dénonce aussi l'absence de changement promise par le gouvernement sur les droits de l'homme en Chine et au Tibet.
Pour le courage dont lui et sa femme Zeng Jinyan font preuve, Reporters sans frontières et la Fondation de France leur décernent un prix spécial en faveur de leur prise de position pour les droits de l'homme.
Une surveillance accrue
Suite à son kidnapping, il vit en résidence surveillée, durant plus de deux cent jours mais il ne se laisse pas abattre. Car malgré cette surveillance, il n'hésite pas à écrire et recevoir les journalistes, notamment ceux du journal Libération dont Pascale Nivelle, pour réitérer son engagement et la répression de l'état sur les citoyens chinois et tibétains.
D'ailleurs, il pousse les autorités internationales à se pencher sur les cas des journalistes Li Datong et Lu Yaogang, Wu Xianghu et Xiao Guopeng. Des journaux chinois tels que Xin Jing Bao, Nanfang et entre autre Zhoumo Zhongguo Qingnian Bao sont sanctionnés à de nombreuses reprises pour le travail d'investigation effectué par leurs journalistes. De plus, Reporter Sans Frontière fait le bilan chaque année de la situation des journalistes et de la presse sur son site internet www.rsf.org en Chine.
toute la chine.com – Céline Tabou 7/4/2008