Reporters sans frontières est très inquiète concernant le sort du cyberdissident Huang Qi, détenu depuis le 10 juin 2008 à Chengdu (province du Sichuan, ouest du pays). Le 23 septembre, il a reçu une première visite de son avocat, Mo Shaoping. Jusqu’à cette date, les autorités avaient toujours refusé qu’ils se rencontrent.
“Sa santé morale et physique n’a pas l’air d’être fortement atteinte”, a confié Mo Shaoping à Reporters sans frontières. “Mais il subit des interrogatoires sans relâche depuis son arrestation. Les policiers le questionnent 24 heures sur 24, concernant les photos et les articles qu’il publiait lors du tremblement de terre du Sichuan”, a-t-il indiqué.
Huang Qi a été arrêté pour avoir publié des articles sur son site Internet (http://www.64tianwang.com) critiquant certains aspects de la gestion de l’aide humanitaire des autorités lors du tremblement du terre qui a dévasté la région le 12 mai. Il n’est cependant pas l’auteur des deux articles dont le gouvernment lui reproche la publication.
“Nous condamnons l’acharnement dont Huang Qi fait l’objet. Que cherchent les autorités ? Huang Qi a déjà passé cinq ans en prison et souffre de grave séquelles de cette incarcération. Nous réitérons notre demande de libération”, a déclaré Reporters sans frontières.
Selon son avocat, les autorités font tout pour éviter qu’il obtienne les informations relatives à la procédure juridique engagée contre lui. “Pour l’instant, je n’ai en main que le chef d’accusation de détention illégale de secrets d’Etat””, a-t-il déclaré à l’organisation.
Selon la loi chinoise, la famille ne peut pas voir Huang Qi avant le jugement du tribunal, dont on ne connaît pas la date.
RSF 24.09.2008