Reporters sans frontières se réjouit de la libération du cyberdissident Liu Xianbin, le 6 novembre 2008, condamné à treize ans de prison et trois ans de privation de droits civiques, en août 1999, pour “incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat” par la Cour populaire de la province du Sichuan (centre de la Chine).
“ Nous sommes soulagés d’apprendre que Liu Xianbin est enfin libre et nous sommes fiers de son courage. Il a fait preuve de ténacité et de détermination durant toute sa période de détention. Cependant, il ne s’agit pas d’une marque d’ouverture des autorités chinoises. Cette libération n’est pas une reconnaissance de son innocence. Sa peine a seulement été réduite”, a déclaré l’organisation.
Liu Xianbin est écrivain et cofondateur du Comité régional de préparation du parti démocratique chinois (Sichuan Preparation Committee of Chinese Democracy Party), interdit par les autorités. Il a été arrêté le 19 juin 1999 par les autorités du Sichuan suite à la publication de divers articles sur des sites Internet critiquant le gouvernement et la politique du Parti communiste chinois (PCC). Depuis sa sortie, il assure qu’il se sent bien, mentalement et physiquement, malgré neuf ans et quatre mois de détention. Il a également confié qu’ il était devenu le professeur de la prison. C’est en grande partie pour cette raison qu’il a bénéficié de trois remises de peine, réduisant la condamnation de treize à neuf ans.
Par ailleurs, le cyberdissident Li Zhi, accusé d’avoir été en contact par le biais d’Internet avec Xie Wanjun, dirigeant du "Parti démocratique de Chine" (China Democray Party, CDP), a également bénéficié d’une remise de peine d’un an suite au paiement de 200 000 yuans (près de 23 000 euros), ramenant sa condamnation à sept ans. Il devrait donc être libéré en 2010.
Actuellement, 49 cyberdissidents sont emprisonnés en Chine, faisant de ce pays la plus grande prison au monde pour les internautes. Le 5 novembre 2008, Chen Daojun a été accusé de “séparatisme” en raison de la publication de trois articles sur Internet, dont l’un évoquait les émeutes de mars 2008 au Tibet. Il risque cinq ans de prison.
RSF 06.11.2008