Manifestement poussée par les autorités chinoises, cette ordination pose problème dans la mesure où l’accession du P. Shen à l’épiscopat n’a pas été approuvée par le Saint-Siège. Si cette cérémonie a bien lieu, le P. Shen deviendra le deuxième évêque illégitime – car non reconnu par le pape – à être ordonné en Chine depuis l’ordination de l’évêque de Chengde (province du Hebei) le 20 novembre 2010.
Après l’ordination illégitime de l’évêque de Chengde, en novembre 2010, le Saint-Siège avait réagit en disant « le profond regret » éprouvé par le pape à cette nouvelle. L’ordination constituait « une blessure douloureuse » faite à la communion de l’Eglise et« une violation grave de la discipline catholique ». Quant aux pressions exercées sur les évêques qui avaient pris part à la cérémonie d’ordination, le Saint-Siège parlait de« violation grave de la liberté de religion et de la liberté de conscience ».Plus de six mois après l’ordination de Chengde, Rome continue d’étudier les circonstances exactes de l’ordination de l’évêque de Chengde et se garde pour l’heure de prononcer des sanctions canoniques. On peut penser que si l’ordination du P. Shen a bien lieu, la cérémonie et son contexte seront étudiés de près et que la réaction publique du Saint-Siège sera vive. Le 18 mai dernier, en appelant les chrétiens du monde entier à prier pour l’Eglise en Chine, le pape Benoît XVI invoquait la Vierge Marie, lui demandant « d’éclairer ceux qui sont dans le doute, de ramener les égarés, de consoler les affligés, de fortifier ceux qui sont empêtrés dans les flatteries de l’opportunisme ».
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