L’affaire semblait pourtant n'être qu'une simple formalité. Les échanges avaient été vifs entre Pékin et le Saint-Siège et les positions des deux parties exposées clairement. Le Vatican avait assuré de son soutien « tous ceux qui [en Chine] rencontraient des difficultés pour professer librement leur foi » et incité « L’Eglise en Chine à demeurer (…) une, fidèle et ferme dans la doctrine et la discipline ecclésiale ». Les responsables de l’Association patriotique des catholiques chinois, l’organe du gouvernement qui encadre l’Eglise en Chine, avaient réaffirmé de leur côté que le Vatican n’avait pas à intervenir dans l’élection et l’ordination des évêques, lesquelles « n’appelait pas un éventuel accord du pape ».
L’ordination de l’évêque de Wuhan prévue le 9 juin s’inscrivait donc dans un contexte tendu, suite prévisible du changement d'attitude de la Chine vis-à-vis du Saint-Siège amorcé avec l’ordination « illicite » de l’évêque de Chengde en novembre dernier.
Quant à l'intéressé lui-même, le P. Shen Guo’an, malgré son engagement au sein de l’association patriotique des catholiques chinois, il semblait ne pas douter des difficultés auxquelles il serait confronté s’il était ordonné évêque de Wuhan et avait signifié à plusieurs reprise ne pas souhaiter prendre ses fonctions épiscopales.
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