Faire des chrétiens et des musulmans des partenaires actifs en Europe : tel est l'objectif de la conférence chrétienne musulmane européenne qui se tiendra à Malines/Bruxelles (Belgique) du 20 au 23 octobre 2008.
D'où l'intitulé de la conférence : « Etre citoyens européens et croyants. Chrétiens et musulmans, partenaires actifs dans les sociétés européennes ».
L'organisation de cette conférence a fait l'objet d'une réunion du Comité pour les relations avec les musulmans en Europe (CRME), qui s'est tenue du 17 au 20 avril, à Esztergom (Hongrie).
Aux côtés des membres du CRME, fondé en 1986 par la Conférence des Eglises européennes (KEK) et par le Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE) pour informer et encourager les Eglises d'Europe à intensifier les relations avec les musulmans, se sont rencontrés aussi des musulmans venus de différents pays d'Europe pour préparer ensemble le programme de la conférence.
Selon le communiqué final de la rencontre du CRME, la conférence « s'ouvrira par la présentation du thème selon les perspectives chrétienne et musulmane ».
Les participants travailleront en groupes de travail sur les thèmes suivants : « Le rôle des religions dans la société sécularisée »; « La religion entre institution et foi personnelle »; « Comment chrétiens et musulmans se voient les uns les autres ? Comment promouvoir le respect et la compréhension réciproque à travers l'éducation »; « Construire des ponts. Quels défis doivent affronter nos communautés ? ».
Le cardinal Péter Erdo, président du CCEE, archevêque d'Esztergom-Budapest, qui a accueilli la rencontre, a souhaité, dans son discours, un approfondissement des relations de collaboration entre croyants chrétiens et musulmans en Europe, basé essentiellement sur le dialogue.
Une récente enquête sociologique, souligne le communiqué, « a montré que les personnes qui pratiquent sérieusement une religion ont un haut niveau de tolérance et de capacité de dialogue ».
« Dans certains pays d'Europe centrale et orientale, ajoute-t-il, on vit des expériences de cohabitation qui peuvent représenter un exemple valable pour les pays d'Europe occidentale ».
L'ordre du jour de la rencontre d'Esztergom a été l'objet d'un débat sur deux documents en cours d'élaboration : le premier sur les manifestations de violence où est impliqué l'aspect religieux ; le deuxième sur la formation du clergé et des agents pastoraux en ce qui concerne les conséquences de la présence musulmane sur la vie de l'Eglise en Europe. Ces documents seront prêts dès 2009.
Les membres du CMRE et les participants musulmans ont également parlé de la Lettre ouverte de 138 guides religieux musulmans aux responsables des Eglises et confessions chrétiennes du 13 octobre 2007.
Le texte, qui exprime « une volonté de dialogue sur une base spirituelle, libre de conditionnements politiques et idéologiques », a suscité beaucoup d'intérêt, et nombreuses sont les réponses qui ont été envoyées ou sont en cours d'élaboration.
Au cours de la rencontre d'Esztergom, conclut le communiqué, les participants ont également parlé de la Charte des musulmans européens souscrite le 10 janvier dernier par 400 associations et organisations musulmanes d'Europe.
La Conférence des Eglises européennes (KEK) est une assemblée de 125 Eglises de traditions orthodoxe, protestante, anglicane et vieille-catholique de tous les pays d'Europe, et de 40 organisations associées.
Le Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE), regroupe les 33 Conférences épiscopales présentes en Europe, représentées de droit par leurs présidents, ainsi que les archevêques de Luxembourg et de la Principauté de Monaco et l'évêque de Chisinau (Moldavie).
ROME, Mardi 22 avril 2008 (ZENIT.org)