Au cours de son intervention, qui avait pour thème « liberté religieuse: le principe et ses conséquences », l’archevêque a rapporté les restrictions et violences subies par les chrétiens cypriotes, après 30 ans d’occupation de 38% de l’île par la Turquie.
Quelque 520 églises chrétiennes ont été transformées en magasins, musées et mosquées. Le patrimoine artistique a été dérobé et vendu. 180.000 milles cypriotes ont été chassés et substitués par 300.000 colons d’Anatolie et 30.000 soldats turcs, a dénoncé Chrysostome II.
Même pour visiter des lieux sacrés comme la tombe de l’apôtre Barnabé, les chrétiens doivent acheter un ticket aux occupants. Selon le primat orthodoxe, l’Etat Turc tente d’effacer les marques de la religion chrétienne dans la partie de Chypre qui est sous leur contrôle.
« Tout ceci provoque souffrance et douleur », car même en étant membre de l’Union européenne et des Nations-Unies, Chypre n’obtient pas justice, a-t-il souligné.
Pour l’archevêque cypriote, la liberté religieuse ne se limite pas seulement à un instrument de tolérance politique, parce qu’elle est fruit d’un approfondissement des valeurs morales et éthiques inhérentes au cœur de l’homme.
« Le christianisme a le don d’éclairer l’ensemble de l’humanité », a affirmé Chrysostome II et « pour cette raison, quand le cœur du christianisme s’éteint, alors la lumière de tout l’univers s’éteint ».
Lors des débats qui ont suivi, Franco Frattini, ex-ministre des affaires étrangères italien et président de la Fondation Alcide de Gasperi, a rappelé que « la liberté religieuse ne consiste pas seulement dans la possibilité d’une relation personnelle avec l’éternel, mais doit être professée publiquement ».
Pour Salman Shaik, directeur du Centre Brooking Doha et membre du Centre Saban pour la politique du Moyen Orient, musulman marié à une chrétienne, la liberté religieuse est le point focal duquel repartir après les révoltes du printemps arabe : il plaide à ce titre pour l’inclusion des minorités dans la création des nouveaux gouvernements.
Gianni Alemanno, maire de Rome, a déploré quant à lui l’indifférence des autorités européennes et des média européens à l’égard des violations des droits de l’homme, spécialement contre les chrétiens.
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