Le document de travail pour le synode sur le Moyen-Orient met l'accent sur la « menace » que constituent les « courants extrémistes » musulmans et dénonce « l'injustice politique imposée aux Palestiniens » par Israël.
ISLAM : « Les courants extrémistes (musulmans) sont une menace pour tous, chrétiens, juifs et musulmans, et nous devons les affronter ensemble ». Chrétiens et musulmans, qui ont « des racines communes », sont « appelés à travailler ensemble pour promouvoir la justice sociale, la paix et la liberté, et défendre les droits humains et les valeurs de la vie et de la famille ». Mais « les relations entre chrétiens et musulmans sont parfois ou souvent difficiles, surtout du fait que les musulmans ne distinguent pas religion et politique, ce qui met les chrétiens en situation délicate de non-citoyens (…) La clé du succès de la coexistence entre chrétiens et musulmans dépend de la reconnaissance de la liberté religieuse et des droits de l'homme. »
ISRAËL : le conflit israélo-palestinien est une « source d'instabilité » dans la région. « L'occupation israélienne des territoires palestiniens rend difficile la vie quotidienne pour la liberté de mouvement, l'économie et la vie sociale et religieuse. » « De plus, certains groupes fondamentalistes chrétiens justifient par l'Écriture sainte l'injustice politique imposée aux Palestiniens, ce qui rend la position des chrétiens arabes encore plus délicate », une référence implicite à certains mouvements évangéliques.
JUIFS : « Il est essentiel, bien que difficile, pour l'Église d'entrer en dialogue avec "les frères aînés"» et « les rapports entre chrétiens et juifs subissent l'influence du conflit israélo-palestinien ». « L'antijudaïsme a été dépassé » par le concile Vatican II et « les attitudes négatives actuelles entre les peuples arabes et le peuple juif semblent être plutôt de nature politique ». Le chrétien doit apporter « un esprit de réconciliation basé sur la justice et l'équité pour les deux parties ».
CHRÉTIENS : « L'histoire a fait que nous sommes un "petit reste". » « Dans le jeu des politiques internationales, l'existence des chrétiens est souvent ignorée et ils en sont les premières victimes », ce qui est « une des causes majeures de l'émigration », mais « la disparition des chrétiens constituerait une perte pour ce pluralisme qui a caractérisé depuis toujours les pays du Moyen-Orient ». « Le danger est dans le repliement sur soi et la peur de l'autre. » Les chrétiens ont été au nombre des « principales victimes » de la guerre en Irak ; au Liban, ils « sont divisés au double plan politique et confessionnel » ; et en Égypte, « la montée de l'islam politique » et leur « désengagement » de la société civile « rendent leur vie sujette à de sérieuses difficultés ». Dans d'autres pays, non cités, le texte parle « d'autoritarisme, voire de dictature ». En Turquie, « le concept actuel de laïcité pose encore des problèmes à la pleine liberté religieuse du pays ».
PAIX : « La paix, la justice et la stabilité de la région sont des conditions indispensables pour promouvoir les droits humains au Moyen-Orient. »
LAÏCITÉ : « Les catholiques doivent pouvoir apporter ce qu'ils ont de meilleur dans l'approfondissement du concept de "laïcité positive" de l'État » pour « aider à alléger le caractère théocratique du gouvernement » et « permettre une plus grande égalité entre les citoyens de religions différentes ».
L'orient le jour