La profonde crise économique mondiale pourrait entraîner un « changement salutaire » à condition de « traiter le problème à la source »,
ont estimé les évêques de la COMECE (Commission des Episcopats de la Communauté Européenne) qui souhaitent susciter une réflexion sur ce thème.
A l'issue de leur assemblée plénière qui s'est déroulée du 14 au 16 avril à Bruxelles sur le thème de la ‘La lutte contre la pauvreté', les évêques ont souhaité suggérer aux responsables politiques de l'Union Européenne « d'élargir les instruments actuels de mesure de la pauvreté afin qu'ils n'incluent pas seulement des critères matériels, mais aussi relationnels ».
Alors que l'Union européenne a choisi de consacrer 2010 « Année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale », les évêques ont rappelé que la pauvreté en Europe est « aggravée par la crise économique mondiale ».
« Or, les politiques ne sont pas parvenus à traiter le problème à la source, pour éviter que de nouvelles crises surviennent », affirment-ils dans un communiqué diffusé au terme de leur Assemblée plénière. C'est donc « sur la question des origines de la crise que les évêques souhaitent mettre le doigt et susciter une réflexion ».
A leurs yeux, « il s'agit en effet d'une crise morale, caractérisée par une démesure et un dérèglement des valeurs ». « La clé se situe donc dans un équilibre à retrouver entre intérêts individuels et intérêts de tous – c'est-à-dire le Bien commun – ainsi qu'une meilleure conciliation entre légalité, ce qui est permis, et justice ». « Ce n'est que par ce rééquilibrage fondamental que la profonde crise que nous traversons pourra devenir ‘changement salutaire' ».
Dans ce communiqué, les évêques rappellent l'instauration d'un Dialogue « ouvert, transparent et régulier » entre l'Union Européenne et les Eglises, désormais entré en vigueur avec l'Article 17 du Traité.
Parmi les sujets concrets que les évêques de la COMECE souhaiteraient aborder dans le cadre de ce Dialogue, il y a la « liberté religieuse dans le monde », affirment-ils encore. A cette occasion un rapport du Secrétariat de la COMECE intitulé « La liberté religieuse, fondement de la politique des droits de l'Homme dans les relations extérieures de l'Union européenne » sera remis aux membres du Parlement européen.
Ils évoquent enfin un rapport du groupe d'experts mis en place par la COMECE en vue de la Conférence de révision sur le Traité de non prolifération nucléaire qui se tiendra en mai. Un texte qui « adresse une série de propositions aux négociateurs de l'UE, notamment de baser le désarmement nucléaire sur les principes de transparence, de vérification et d'irréversibilité, mais également d'inclure davantage la société civile dans ce débat fondamental pour l'avenir de l'humanité ».