Selon le préfet des Archives secrètes du Vatican, Mgr Sergio Pagano, « avec les forces actuelles, les temps prévus sont d'au moins six ou sept ans » avant de pouvoir ouvrir aux chercheurs les archives du pontificat de Pie XII (1939-1958). La demande est « compréhensible », fait observer le directeur de Radio Vatican.
« Avant cela, ce n'est pas réaliste de penser à une ouverture aux chercheurs », a affirmé le P. Lombardi qui qualifie la demande de « compréhensible et justifiée ».
« Et puis naturellement, a-t-il ajouté, une fois que le travail de mise en ordre sera achevé, les Archives secrètes étant les Archives du pape, la décision finale de l'ouverture reviendra au pape lui-même ».
Le P. Federico Lombardi, sj, directeur de la salle de presse du Saint-Siège a précisé jeudi 30 octobre, dans une communication du « SeDoc » de Radio Vatican, ce qu'implique l'ouverture des archives du Vatican pour la période du nazisme, une demande d'ouverture ayant été réitérée par l'International Jewish Committee for Interreligious Consultations (IJCIC), lors de sa visite au Vatican, jeudi.
« Indépendamment de la discussion sur le fait que l'ouverture pourrait ou non apporter des nouveautés importantes aux connaissances historiques sur le pontificat de Pie XII, la demande en soi est compréhensible et justifiée du point de vue de la méthodologie des études historiques », a fait observer le P. Lombardi.
Cependant, il convient, a-t-il ajouté, de bien comprendre ce que cela implique comme « travail de préparation ».
Le P. Lombardi a rappelé les étapes de l'ouverture des archives : « L'ouverture des archives secrètes du Vatican aux chercheurs a été commencée par Léon XII en 1881 et poursuivie par ses successeurs. Le principe généralement suivi a été d'ouvrir aux chercheurs les documents « pontificat après pontificat » et non sur la base d'une limite de temps déterminée (50, 70 ou 90 ans, comme cela se passe pour d'autres archives), parce que les Archives elles-mêmes ne sont pas structurées selon un schéma simplement chronologique, mais justement « par pontificat ». Jusqu'ici, l'ouverture est étendue au pontificat de Pie XI tout entier (donc jusqu'à 1939) et ces documents ont été rendus accessibles en 2006 ».
Le P. Lombardi a ensuite décrit le travail que suppose cette ouverture, comme Mgr Pagano l'a décrit jeudi au Comité juif (IJCIC). Il s'agit d'un « imposant travail de préparation de la documentation qui comprend : la description des différentes positions (protocoles, fascicules, enveloppes, etc.) ; numérotation des feuillets ; un timbrage des feuillets pour des raisons de sécurité ; la reliure des fascicules de papiers plus détériorés ou plus délicats ».
Le travail de catalogue et de mise en ordre est « long et patient », a ajouté le P. Lombardi, et le personnel spécialisé adapté à ce travail est « limité ». Cela réclame donc des « délais adéquats ».
Pour ce qui est des fonds d'archive concernant le pontificat de Pie XII, le P. Lombardi a précisé que l'on est justement en train d'y travailler en vue de l'ouverture.Il concerne, a-t-il précisé, trois grands groupes de documents ayant chacun ses problématiques propres :
1- Les archives des représentations pontificales ;
2- Les archives de la secrétairerie d'Etat ;
3- Les archives des congrégations romaines et d'autres bureaux.En tout, les feuillets sont au nombre de 16 millions environ, « voire davantage » : « les enveloppes à préparer sont 15.430, et les fascicules 2.500 », a précisé le P. Lombardi.
ROME, Vendredi 31 octobre 2008 (ZENIT.org)