Plusieurs personnalités, la quasi-totalité étant du 14 Mars, ont condamné hier les atteintes contre deux équipes de la chaîne MTV dans la banlieue sud et à Lassa lundi et mardi en moins de vingt-quatre heures.
Le ministre de l’Information,
Walid Daouk, a contacté le PDG de la MTV, Michel Murr, pour condamner l’agression de Lassa et se solidariser avec la chaîne.
Le député Samy Gemayel a condamné « la mentalité milicienne qui se cache sous le slogan de la résistance et de la défense du Liban, si bien que les Libanais ont désormais besoin de ceux qui les protégeront de la résistance ». Dans un communiqué, M. Gemayel a cité les atteintes contre les deux journalistes Joyce Akiki et Joëlle Kozaily à Lassa et dans la banlieue sud de la part des « miliciens » du Hezbollah, évoquant également l’agression dont a été victime à Hadeth le secrétaire général de la faculté de l’information de l’Université libanaise, Antoine Khoury Harb, aux mains du chef de la section estudiantine du mouvement Amal. « Ces événements prouvent que le Hezbollah considère que les lieux où il se trouve au plan géographique ou institutionnel constituent des réserves sécuritaires et politiques qui relèvent de lui », a-t-il dit.
M. Gemayel a par ailleurs mis en garde contre une logique qui fait fi du principe de l’égalité entre les citoyens libanais et qui ne mènera, au final, qu’à « un agrandissement du fossé entre les Libanais » et à « la destruction de l’État ». Il a enfin appelé l’État à mettre fin rapidement à ce genre de « comportements miliciens » et à « œuvrer sérieusement pour rétablir son autorité, son prestige et la loi sur l’ensemble de son territoire, loin des compromis circonstanciels ». « Nous mettons également en garde contre un retour du principe de la sécurité à l’amiable qui risque de nous faire entrer dans une nouvelle ère de tutelle d’un nouveau genre, marquant l’hégémonie d’une partie armée sur le reste des Libanais », a ajouté Samy Gemayel, avant de demander aux ministres de l’Intérieur et de la Défense : « Acceptez-vous que des hommes armés vous empêchent de poser les pieds sur un territoire libanais qui est supposé relever de votre autorité ? »
De son côté, le député Nadim Gemayel a indiqué que ce genre d’événements « prouvent jour après jour qu’il existe une domination de la part d’une milice sur l’État libanais pour annihiler le rôle de l’État légal dans les régions sous l’influence du Hezbollah ».
Le député Ammar Houry a réclamé une enquête sur les agressions et des sanctions sévères à l’encontre de ceux qui ont agressé les équipes de la MTV.
L’ancien député Samir Frangié a dénoncé le fait « qu’il y ait des régions où il soit permis de se rendre et d’autres non, des régions où la loi est appliquée et d’autres non ». « Je souhaite que le Hezbollah se rende compte que cette époque est bientôt révolue, parce que les conditions extérieures qui la favorisent sont bientôt révolues. Que le Hezbollah se hâte de voir comment il va régulariser sa situation avec les Libanais », a-t-il ajouté.
Le coordinateur général des forces du 14 Mars, l’ancien député Farès Souhaid, a estimé que le Hezbollah a montré son vrai visage devant l’opinion publique et les médias. « Son comportement rappelle celui du régime syrien actuellement en Syrie », a-t-il dit. « Pourquoi ont-ils peur des caméras ? Que cachent-ils qu’ils ne veulent pas dévoiler devant les caméras? C’est le gouvernement qui assume la responsabilité de tout cela », a-t-il conclu.
Le Parti national libéral, l’ancien ministre Sélim Sayegh, l’ancien député Émile Naufal, le conseil supérieur du CPL au Canada (opposé à la ligne de conduite de Michel Aoun) et le chef du Mouvement du changement Élie Mahfoud ont également condamné les agressions contre les journalistes de la MTV.
Le Conseil national d’audiovisuel et le vice-président de l’ordre des journalistes, Saïd Nassereddine, ont également condamné l’atteinte aux journalistes de la chaîne télévisée, de même que le centre SKeyes et la Fondation des droits de l’homme et du droit humanitaire (FDHDH), qui a dénoncé « une atteinte fondamentale contre la liberté d’expression et d’opinion » et « une violation flagrante de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ».
L'orient le jour