« Mon voyage avait pour but de confirmer dans la foi l'Eglise qui est à Malte » a expliqué Benoît XVI en faisant, lors de l'audience de ce mercredi matin, place Saint-Pierre,
comme c'est la coutume après un voyage apostolique, un bilan de sa visite. Il confie avoir été « réconforté » par la ferveur et l'accueil des Maltais.
« L'occasion de ma visite pastorale a été, a rappelé le pape, le 1950e anniversaire du naufrage de l'apôtre Paul sur les côtes de l'archipel maltais et de son séjour sur ces îles pendant environ trois mois. Il s'agit d'un événement pouvant être situé autour de l'an 60 et raconté avec une abondance de détails dans le livre des Actes des Apôtres (chapitres 27-28) ».
Le pape souligne l'accueil unique qu'il a reçu à Malte en remerciant chacun pour « cette rencontre de fête entre le successeur de Pierre et la population maltaise »: « Comme ce fut le cas de saint Paul, j'ai moi aussi fait l'expérience de l'accueil chaleureux des Maltais – véritablement extraordinaire » .
« L'histoire de ce peuple depuis presque deux mille ans est inséparable de la foi catholique, qui caractérise sa culture et ses traditions : on dit qu'à Malte, il y a au moins 365 églises, «une pour chaque jour de l'année», un signe visible de cette foi profonde ! », a fait observer le pape qui a ensuite repris son récit des origines.
« Tout a commencé par ce naufrage, a insisté Benoît XVI : après être allé à la dérive pendant 14 jours, poussé par les vents, le bateau qui transportait à Rome l'apôtre Paul et de nombreuses autres personnes échoua sur un bas-fond de l'île de Malte ».
Il a tout d'abord rencontré le président de la République, accueilli par plusieurs milliers d'enfants : il rappelle ce « salut joyeux de nombreux jeunes garçons et filles ».
Puis le pape est allé « en pèlerinage dans celle que l'on appelle la «grotte de saint Paul», près de Rabat, pour un moment intense de prière ».
Le pape a été marqué par sa rencontre avec 250 missionnaires, symboles de la vocation de toute la population de Malte : « Penser à ce petit archipel au centre de la Méditerranée, et à la façon dont la semence de l'Evangile y arriva, suscite un sentiment de grand émerveillement face aux desseins mystérieux de la Providence divine : il devient spontané de rendre grâce au Seigneur et également à saint Paul qui, au milieu de cette violente tempête, conserva la confiance et l'espérance et les transmit également à ses compagnons de voyage. De ce naufrage, ou mieux, du séjour de Paul à Malte qui suivit, est née une communauté chrétienne fervente et solide, qui après deux mille ans, est encore fidèle à l'Evangile et s'efforce de le conjuguer avec les questions complexes de l'époque contemporaine ».
Le pape a souligné les options chrétiennes de la société maltaise : « Le peuple maltais sait trouver dans la vision chrétienne de la vie les réponses aux nouveaux défis. Par exemple, le fait d'avoir maintenu ferme le profond respect pour la vie à naître et pour le caractère sacré du mariage, en choisissant de ne pas introduire l'avortement et le divorce dans la constitution juridique du pays, en est un signe ».
Il rappelle donc que son « voyage avait pour but de confirmer dans la foi l'Eglise qui est à Malte, une institution très vivante » et qu'il a présidé la messe de Floriana dans une « grande ferveur ».
« Cela a été pour moi un motif de joie, et également de réconfort, confie Benoît XVI, de sentir la chaleur particulière de ce peuple qui donne le sentiment d'une grande famille, rassemblée par la foi et par la vision chrétienne de la vie ».
Le pape a mentionné aussi la rencontre qu'il a voulue, hors caméra, dans la chapelle de la nonciature, avec « plusieurs personnes victimes d'abus de la part de membres du clergé » : « J'ai partagé avec elles la souffrance et, avec émotion, j'ai prié avec elles, les assurant de l'action de l'Eglise ».
Le pape a également souligné la capacité de communication de Malte avec ses voisins et de communication de la foi : « dans de nombreuses nations on trouve des prêtres maltais », a-t-il constaté en en soulignant la raison : « Les familles et les paroisses de Malte ont su éduquer de nombreux jeunes au sens de Dieu et de l'Eglise, si bien que beaucoup d'entre eux ont répondu avec générosité à l'appel de Jésus et sont devenus prêtres ».
Le pape se réjouit de leur mission « ad gentes, dans des terres lointaines, héritant de l'esprit apostolique qui poussait saint Paul à apporter l'Evangile là où il n'était pas encore arrivé ».
« Il s'agit d'un aspect que j'ai répété avec plaisir, à savoir que «la foi s'affermit lorsqu'on la donne» (Enc. Redemptoris missio, n. 2) », a insisté le pape.
Mais cette foi se concrétise : « Sur la racine de cette foi, Malte s'est développée et à présent elle s'ouvre aux différentes situations économiques, sociales et culturelles, auxquelles elle offre une précieuse contribution », a encore souligné Benoît XVI.
Le pape a conclu sur cette note personnelle : « J'ai pour ma part tant reçu de cette Eglise, de ce peuple béni de Dieu, qui a su collaborer de manière fructueuse avec sa grâce ».
Il a prié ainsi : « Par l'intercession de l'apôtre Paul, de saint Georges Preca, prêtre, premier saint maltais, et de la Vierge Marie, que les fidèles de Malte et de Gozo vénèrent avec tant de dévotion, puisse celle-ci toujours progresser dans le paix et la prospérité ».
Anita S. Bourdin