Aujourd'hui a été inaugurée la XVIème édition du Congrès œcuménique international de spiritualité orthodoxe, qui se tient au monastère italien de Bose, dans la région du Piémont.
Organisé par le monastère de Bose en collaboration et sous le parrainage du patriarcat œcuménique de Constantinople et du patriarcat de Moscou, le congrès poursuit sa tradition désormais pluriannuelle de rencontres œcuméniques, commencée en 1993, et compte offrir une occasion d'échange fraternel et de réflexion commune sur des thèmes essentiels de la vie spirituelle, où les traditions de l'Orient et de l'Occident chrétiens entrecoupent les interrogations profondes de l'homme contemporain.
L'édition de cette année, que les organisateurs ont voulu consacrer spécialement à la mémoire d'Emilianos Timiadis métropolite de Silyvria (1916-2008), témoin de la tradition spirituelle de l'orthodoxie dans le monde contemporain, affronte le thème de la « Paternité spirituelle dans la tradition orthodoxe ». Ce thème sera développé dans ses aspects bibliques, spirituels, liturgiques, théologiques et anthropologiques, en interpellant l'ensemble de la tradition spirituelle orthodoxe.
Ce congrès réunit de hautes personnalités du monde académique, culturel et religieux, venant de France, d'Allemagne, de Grèce, d'Italie, de Russie, de Serbie, de Biélorussie, d'Ukraine, de Roumanie, de Bulgarie, de Géorgie, du Liban, d'Autriche, de Belgique, du Royaume-Uni, d'Espagne, de Suisse, du Luxembourg, du Portugal, d'Estonie, de République tchèque.
Aux côtés des membres du comité scientifique (Nina Kauchtschischwili de Bergame, Hervé Legrand de Paris, Michel Van Parys de Chevetogne, Belgique, Antonio Rigo de Venise, et Giorgio Cracco et Roberto Salizzoni de l'Université de Turin), sont présents des spécialistes de renommée mondiale ainsi que de nombreux hauts représentants de l'Eglise catholique, de l'Eglise orthodoxe, et des Eglises de la Réforme.
Par ailleurs, la présence de nombreux religieux et religieuses provenant de monastères d'Orient (Grèce, Russie, Bulgarie, Roumanie, Mont Sinaï) et d'Occident (Belgique, France, Italie, Suisse) contribuera à créer au cours des travaux un climat fraternel de communion et de partage autour des traditions spirituelles de chacun.
Dans un entretien à Radio Vatican, le prieur de Bose, Enzo Bianchi, qui devait ouvrir les travaux en présentant le thème de la paternité spirituelle à partir des textes bibliques, considère qu'il s'agit d' « un ministère profondément ressenti, en plein réveil dans toutes les Eglises orthodoxes mais aussi dans l'Eglise catholique ».
« C'est un ministère absolument nécessaire dans la vie de l'Eglise, a-t-il ajouté, et on commence peut-être aujourd'hui à en percevoir la renaissance, car il y a eu indubitablement et très probablement, une réaction des générations précédentes dans leur manière de 's'adresser' au 'père' ».
« Les jeunes d'aujourd'hui sentent qu'ils ont besoin de quelqu'un de plus expert qui les accompagne sur les traces du Seigneur ; que ce quelqu'un plutôt que de commander pose des questions, les aide à voir leur authentique vie spirituelle et les traces du Seigneur Jésus-Christ », souligne Enzo Bianchi.
« Les nouvelles générations ont effectivement été blessées par cette révolution contre le 'père' qui, d'une certaine manière, les a rendues orphelines, relève t-il. Aujourd'hui ces générations sentent le besoin de revenir à Dieu, de sentir cette paternité spirituelle ».
« N'oublions pas que le terme utilisé par Jésus pour appeler Dieu était justement 'Abba' – 'père cher', 'père bien-aimé'. Aujourd'hui selon moi, les jeunes ont la nostalgie de cette familiarité », a-t-il conclu.
ROME, Jeudi 18 septembre 2008 (ZENIT.org)