Le Saint-Siège demande au Conseil des droits de l’homme de l’ONU « une nouvelle résolution portant sur le respect du droit à la liberté religieuse des fidèles de toutes les religions, sans exception ».
Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique, et représentant permanent du Saint-Siège à l’ONU à New York est intervenu le 5 novembre dans le cadre de la 62ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, lors de la troisième commission, sur le point 65: le « Rapport du Conseil des droits de l’homme ». Un an après la constitution du Conseil des droits de l’homme, le Saint-Siège souhaite que ce nouvel organisme de l’ONU « mette au point et adopte une nouvelle résolution portant sur le respect du droit à la liberté religieuse des fidèles de toutes les religions, sans exception ». « Une telle résolution devrait également recommander le dialogue et le débat entre les croyants des diverses religions, sans d’ailleurs oublier ceux qui n’en ont aucune, comme un moyen concret pour trouver et consolider l’entente vers la paix et la coopération. Cela renforcerait la crédibilité qui est nécessaire au Conseil sur ce thème », insiste Mgr Migliore. Soulignant les enjeux d’une telle résolution, le représentant du Saint-Siège fait observer que « la réponse que le Conseil des droits de l’homme apportera aux défis de la liberté en de nombreux pays du monde met en jeu la crédibilité des Nations unies et celle de tout le système juridique international ». Il souhaite que « ses résolutions et décisions » soient en mesure de « promouvoir un engagement politique et social concret de la part de chaque Etat qui rende effectif le respect de la dignité et de la liberté de tout homme et de toute femme ». Le Saint-Siège constate que « de nos jours un grand nombre de religions sont devenues victimes de moqueries et d’outrages: soit contre leurs fidèles, soit contre leurs symboles spirituels ou moraux » et que « cela constitue un phénomène inquiétant qui menace la paix et la stabilité sociale, et porte une atteinte directe à la dignité de l’homme, surtout à son droit à la liberté religieuse ». Mgr Migliore rappelle que « dans le droit et dans la conscience morale de la communauté internationale d’aujourd’hui, la dignité de l’homme apparaît comme la source d’où naissent tous les droits et elle devrait logiquement se substituer à la volonté souveraine et autonome des Etats comme fondement ultime de tout système juridique, y compris le système juridique international ». Mais il déplore que « l’ensemble des droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans les Pactes internationaux relatifs aux droits économiques, sociaux et culturels, et aux droits civils et politiques, ainsi que dans d’autres instruments juridiques internationaux », actuellement, « il n’en existe aucun qui ne soit gravement violé ou négligé dans de nombreux pays, malheureusement aussi dans certains pays membres du nouveau Conseil ». Dénonçant le culte du pouvoir, Mgr Migliore mentionne tout spécialement le droit à la vie parmi « les droits les plus bafoués » qui sont notamment: « nier, en certaines circonstances, le droit à la vie, prétendre contrôler la conscience des citoyens et l’accès à l’information, restreindre le droit d’association, nier l’accès à un procès judiciaire public et au droit d’assurer sa défense, réprimer les dissidents politiques, imposer une politique des naissances qui ne tient pas compte de la décision des parents, limiter indistinctement l’immigration, permettre de travailler dans des conditions dégradantes, accepter la discrimination de la femme, étouffer la liberté religieuse ». Pour Mgr Migliore, le rôle du Conseil des droits de l’homme doit servir à « combler le fossé entre l’ensemble des instruments juridiques internationaux des droits de l’homme et la réalité de leur application dans les différentes parties du monde ». Selon le rapport qui fait l’objet de cette session, Mgr Migliore souligne que « les normes internationales qui protègent ces droits sont de plus en plus explicitées de manière à en garantir la jouissance effective », et que « le Saint-Siège accueille volontiers les démarches entreprises dans ce sens et il est disposé à offrir sa totale collaboration ».
ZENIT.org 8/11/07