Le journal dresse le portrait d’un jeune journaliste fraîchement arrivé à la BBC News, bardé de diplômes et « prêt à conquérir le monde ». Mais une mauvaise nouvelle l’attend : le premier article que le directeur lui confie traite de l’Eglise catholique.
Avec humour, le « Catholic Herald » donne quelques conseils pour acquérir « le succès » : « Vous voulez faire bonne impression mais vous êtes complètement dépaysé. Que faire ? A qui s’adresser ? ».
« Quel que soit l’événement auquel le pape participe – conseille le Catholic Herald –, gonflez toujours les chiffres de ceux qui protestent. Cette année, à l’occasion de la Journée mondiale de la jeunesse à Madrid, le nombre de personnes qui protestaient étaient moins de 0,04 % des personnes favorables (5 000 contre 1,5 million) mais cela n’a pas empêché les têtes pensantes de la BBC de se concentrer presque exclusivement sur les contestataires et d’ignorer la dimension et le succès de la joyeuse célébration des jeunes catholiques ».
De la même manière, « dans une autre émission de la BBC sur le voyage du pape en Allemagne, quelque 200 contestataires sont devenus ‘plusieurs milliers’ ». Des mots comme « plusieurs » sont à utiliser parce qu’ils sont plus évasifs que de véritables chiffres. « Si vous avez un doute, soyez vagues et approximatifs sur la raison de la contestation ».
Par ailleurs, conseille le journal britannique, « n’importe quelle voix qui s’élève sur de possibles désaccords de la part de politiques ou d’autres responsables religieux sur une visite du pape doit être racontée comme un événement ».
« Il est aussi utile de mêler différents types de christianisme, tant les lecteurs ne savent pas la différence entre l’archevêque Rowan Williams et l’archevêque Vincent Nichols, et cela contribue à transmettre l’image d’une Eglise divisée et en piteux état ».
Détail d’importance : assurez-vous aussi de faire remarquer que « les enseignements de l’Eglise contrastent avec la morale à la mode aujourd’hui, qu’il s’agisse de contraception, de changement climatique ou d’immigration ».
Si possible, « utilisez des photos avec le pape de dos. Elles sont fantastiques parce qu’elles impliquent qu’il est isolé et impopulaire. Ne vous laissez pas convaincre par les témoignages oculaires qui le décrivent comme une personne énergique et entourée de milliers de défenseurs ».
Enfin, « il est très important d’utiliser généreusement Adolf Hitler », précise Catholic Herald. « Aucun article sur Benoît XVI ou sur l’Eglise catholique n’est complet sans une référence aux nazis, et surtout au fait que le pape a été membre des Jeunesses hitlériennes. Ne perdez pas de temps à lire ses déclarations à ce sujet ou à demander à quelqu’un qui connaît bien l’histoire de cette période. Vous pourriez découvrir que Ratzinger était un jeune réticent, obligé de faire partie de ce groupe équivalent à un service militaire à une période où tous les jeunes étaient contraints de faire partie d’une organisation étatique ». « Qu’auriez-vous fait, vous ? Non, souvenez-vous seulement qu’il en faisait partie ».
Marine Soreau
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