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Corée du Nord: Les deux journalistes américaines risquent jusqu’à dix ans de travail forcé

Corée du Nord: Les deux journalistes américaines risquent jusqu’à dix ans de travail forcé

Reporters sans frontières appelle les autorités nord-coréennes à renoncer à juger les deux reporters Laura Ling et Euna Lee, accusées d’être entrée "illégalement" dans le pays et d’avoir mené des activités hostiles à l’Etat.

Attachées à la chaîne en ligne Current TV, ces deux journalistes américaines d’origine coréenne pour l’une et chinoise pour l’autre, s’étaient rendues à la frontière chinoise pour enquêter sur le trafic de femmes nord-coréennes. Selon un email envoyé par l’une des journalistes à un contact de Reporters sans frontières, elles souhaitaient enquêter sur des réseaux qui organisent la vente de femmes nord-coréennes en Chine.

Le 30 mars 2009, la Corée du Nord, par la voix de l’agence de presse officielle KCNA, a annoncé qu’elles étaient inculpées pour "entrée illégale" sur son territoire. "L’entrée illégale de journalistes américains en DPRK (Corée du Nord) et leurs actes hostiles ont été confirmés par des preuves et par leurs déclarations", a affirmé l’agence. Si elles sont reconnues coupables, elles risquent de 5 à 10 ans de travail forcé. Par ailleurs, un diplomate suédois a été autorisé à leur rendre visite à Pyongyang.

Rien ne permet d’affirmer avec certitude que les deux reporters ont été arrêtées sur le territoire de la Corée du Nord. Selon plusieurs sources présentes à la frontière chinoise, des gardes nord-coréens auraient traversé la frontière Tumen pour les arrêter alors que l’équipe était en train de filmer depuis la rive chinoise. Cette pratique est courante : dans un documentaire "On the border" réalisé à la frontière par des journalistes sud-coréens, on voit des gardes-frontière nord-coréens traverser la frontière et accoster en Chine, sans être inquiétés.

"Il est urgent que la mobilisation diplomatique, notamment celle des pays voisins, la Chine en premier lieu, permette leur libération prochaine. Il est inacceptable que ces journalistes soient l’objet d’un chantage diplomatique alors que la Corée du Nord a accru la tension dans la péninsule en annonçant le lancement d’un missile pour le 4 avril prochain", a affirmé l’organisation.

"Si des journalistes sud-coréens ou étrangers ont été brièvement interpellés par la police nord-coréenne lors de reportages dans le pays, c’est la première fois depuis la détention du journaliste japonais Takashi Sugishima, de décembre 1999 à février 2002, qu’un professionnel de l’information étranger est détenu en Corée du Nord", a ajouté l’organisation.

La Corée du Nord est l’un des pays les plus difficiles à couvrir pour la presse étrangère. Les autorités accordent occasionnellement des visas de presse à l’occasion de manifestations culturelles ou sportives, ou lors de visites de responsables étrangers. Une fois sur place, les reporters sont étroitement surveillés par des officiels qui les empêchent notamment de communiquer avec la population. Des régions entières du pays sont complètement fermées à la presse internationale.

Il est par ailleurs très difficile pour la presse étrangère de travailler librement dans les provinces chinoises frontalières. Selon des journalistes sud-coréens et nord-coréens qui y travaillent régulièrement, il est toujours très risqué d’enquêter sur le sort des réfugiés et sur les trafics. "Les descentes de la police chinoise et la présence de nombreux agents nord-coréens infiltrés rendent très compliqué le travail à la frontière", a expliqué à Reporters sans frontières un journaliste d’une radio indépendante nord-coréenne basée à Séoul.

Les Nord-coréens qui donnent ou envoient des informations aux médias prennent des risques énormes. Kim Sung Chul est détenu depuis octobre 2006 pour avoir été identifié par la Sécurité d’Etat Kukka Anjon Bowibu comme l’auteur d’une vidéo diffusée par la chaîne japonaise Asahi TV. Cette vidéo montrait l’exécution publique prise clandestinement en Corée du Nord. Kim Sung Chul a été placé en camp de concentration.

Un journaliste de la télévision nord-coréenne, Song Keum Chul, serait également détenu dans un camp depuis 1996 pour avoir mis en cause la version officielle du parti dirigé par Kim Jong-il sur certains événements historiques.

Selon plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, au moins 200 000 personnes sont parquées dans des camps de concentration et de rééducation en Corée du Nord.

Reporters sans frontières et la International Women’s Media Foundation (www.iwmf.org) ont lancé une pétition pour la libération immédiate et inconditionnelle de Laura Ling et Euna Lee, détenues depuis le 17 mars 2009 en Corée du Nord. Leur guide, un chinois d’ethnie coréenne, serait détenu par les autorités chinoises, tandis qu’un troisième américain, Mitch Koss, cameraman, a été expulsé après avoir été détenu par la police chinoise. Signez la pétition

Enfin, nous appelons Mitch Koss à clarifier au plus vite les circonstances de l’arrestation de ses deux consoeurs.

RSF 31.03.2009

عن الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان

عضو في الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة UCIP الذي تأسس عام 1927 بهدف جمع كلمة الاعلاميين لخدمة السلام والحقيقة . يضم الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان UCIP – LIBAN مجموعة من الإعلاميين الناشطين في مختلف الوسائل الإعلامية ومن الباحثين والأساتذة . تأسس عام 1997 بمبادرة من اللجنة الأسقفية لوسائل الإعلام استمرارا للمشاركة في التغطية الإعلامية لزيارة السعيد الذكر البابا القديس يوحنا بولس الثاني الى لبنان في أيار مايو من العام نفسه. "أوسيب لبنان" يعمل رسميا تحت اشراف مجلس البطاركة والأساقفة الكاثوليك في لبنان بموجب وثيقة تحمل الرقم 606 على 2000. وبموجب علم وخبر من الدولة اللبنانية رقم 122/ أد، تاريخ 12/4/2006. شعاره :" تعرفون الحق والحق يحرركم " (يوحنا 8:38 ).