Un ambassadeur qui a fait ses études en économie à Séoul puis, c'est assez peu commun pour être remarqué, en sciences sociales, à Rome, à l'université pontificale grégorienne.
Le sort de la Corée tient spécialement à cœur à Benoît XVI. Le pape a écrit une lettre au président coréen, M. Roh Moo-hyun, le 15 février 2007, à l'occasion de sa visite au Vatican. Et en recevant les évêques de Corée en décembre 2007, le pape les a encouragés à être des « gardiens effectifs de l'espérance », à continuer leur travail pour la réconciliation entre les deux « Corées » et à affronter les défis du matérialisme.
Ce jeudi matin, le pape a exprimé son vœu en ces termes : « Je désire encourager les autorités dans leur engagement à garantir la justice sociale ».
Il a en même temps affirmé « la disponibilité de l'Eglise à collaborer à ces justes objectifs du bien public ».
Le pape a en effet constaté le « remarquable » progrès économique qui a fait passer le pays « de bénéficiaire à donateur de l'aide internationale ».
Le pape a diagnostiqué les dangers de cette croissance économique rapide : elle « peut facilement négliger les considérations éthiques » et « ainsi les plus pauvres du corps social risquent d'être écartés de leur droit légitime au partage de la prospérité nationale ».
Le pape signale le facteur aggravant de la crise qui a « exacerbé la situation », mais elle a en même temps fait toucher du doigt la « nécessité » de l'éthique dans « l'activité économique et politique ».
Pour ce qui est de la contribution de l'Eglise de Corée dans la société, Benoît XVI a fait observer que « grâce à son réseau d'écoles et à ses programmes d'éducation, elle contribue largement à la formation morale et spirituelle de la jeunesse ».
Le pape mentionne également le dialogue inter-religieux, grâce auquel l'Eglise réussit à abattre « les barrières entre les peuples » et à « favoriser la cohésion sociale » grâce au « respect » et à la « compréhension ».
Pour ce qui est de son action caritative, elle vise à « aider les personnes en difficulté, en particulier les réfugiés et les travailleurs émigrés, souvent marginalisés ».
Le rôle de l'Eglise, c'est aussi d' « annoncer les vérités évangéliques, qui poussent à dépasser le simple pragmatisme ou un intérêt partisan », notamment pour « défendre la vie humaine, de sa conception à sa fin naturelle », promouvoir « une vie familiale en accord avec la loi naturelle », et favoriser « la paix et la justice partout où il y a conflit ».
Le pape a également salué le rôle de la Corée au sein de la communauté internationale, en faisant observer que son effort pour « favoriser la paix et la stabilité de la péninsule coréenne, ainsi que la sécurité et l'intégration économique de l'Asie méridionale et du Pacifique » se traduit aussi par des relations diplomatiques intenses avec l'Afrique, et par son « accueil du prochain G 20 de Séoul ».
« Le gouvernement coréen manifeste, a constaté le pape, un acteur important sur la scène mondiale », et qui « participe à un processus de globalisation respectueux des principes de solidarité et de fraternité ».
Enfin, à propos du Congrès des laïcs catholiques d'Asie, qui s'est déroulé à Séoul en septembre, le pape a confié qu'il a vu « dans cet important rendez-vous » un « signe » d'une « collaboration féconde » entre la Corée et le Saint-Siège, ce qui constitue « un signe prometteur pour l'avenir ».
Benoît XVI a rappelé que ce sont les laïcs qui ont « apporté le foi » chrétienne en Corée et qu'ils été nombreux à témoigner de la foi en Jésus-Christ « jusqu'au martyre ».
Le pape a souhaité que « le témoignage des premiers martyrs coréens inspire et fortifie tous ces hommes et femmes qui contribuent à la vie et au progrès du pays ».
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