« Les représentants des principales religions de Corée – catholicisme, protestantisme, confucianisme, bouddhisme chondo-gyo et bouddhisme won – ont donné une conférence de presse jeudi 17 mai à Séoul au cours de laquelle ils ont lancé un appel pressant à la population sud-coréenne, lui demandant de réagir à la vague de suicides sévissant parmi les anciens employés de Ssangyong Motors », précise EDA.
« La mobilisation des représentants de toutes les religions de Corée est aussi symbolique qu’inhabituelle, commente EDA. La Corée du Sud, avec un ratio de 31 pour 100 000, détient le triste record du taux de suicide le plus élevé parmi les Etats membres de l’OCDE, suivi de près par le Japon ».
Mgr Matthias Ri Iong-hoon, président du comité ‘justice et paix” de la conférence des évêques de Corée du Sud, a rappelé que le 30 mars dernier, Lee Yun-hyung, âgé de 36 ans, s’était donné la mort, devenant ainsi la 22e victime de la série noire touchant les ex-salariés de l’usine de Ssangyong Motors à Pyeongtaek (1). « Ce suicide était prévisible et aurait pu être évité, mais la société n’a pas pris [cette menace] au sérieux », a déploré l’évêque de Suwon. Lee avait fait partie des militants qui s’étaient opposé aux licenciements massifs décidés par le constructeur automobile en 2009. Après son départ forcé, il n’avait jamais pu retrouver de travail. Dépressif et criblé de dettes, il avait dû vendre sa maison et sa voiture avant de se suicider en sautant du toit d’un immeuble.
L’agence cite ces autres exemples, qui ne sont pas uniquement des suicides mais manifestent un malaise social profond : « Le 15 février dernier, Min, 50 ans, décédait des complications du diabète, dont il ne pouvait payer le traitement. En janvier, Kang, 52 ans, mourrait d’un arrêt cardiaque dû à l’alcoolisme dans lequel il avait sombré après avoir perdu son travail. En novembre et en octobre 2011, Kim, 36 ans, puis Yoon, 46 ans se suicidaient par pendaison, suivant de peu la mort d’Oh, épouse d’un ancien employé de Ssangyong, et mère de deux jeunes enfants, qui n’arrivait plus à subvenir aux besoins de sa famille. Selon le Korea Metal Workers’ Union (KMWU) qui établit le décompte des morts de Ssangyong, les victimes qui n’avaient jamais pu retrouver de travail, n’avaient que peu de liens sociaux, aucun soutien psychologique et souffraient de dépression grave. »
« Les responsables religieux ont lancé un appel à l’ensemble de la société sud-coréenne, demandant que « tous s’unissent et travaillent ensemble à trouver une solution à cette situation préoccupante » mais aussi que chacun « accepte de reconnaître sa part de responsabilité dans ce qui est arrivé», rapporte la même source.
zenit