Le 23 mai dernier, une trentaine de responsables d’organisations civiles et religieuses ont tenu une conférence de presse à Séoul pour demander à leur gouvernement de reprendre l’aide alimentaire à la Corée du Nord. « Des millions de Nord-Coréens souffrent actuellement de la faim. Nous souhaitons leur faire parvenir 5 000 tonnes de farine, un don qui a été financé par les contributions de citoyens », peut-on lire dans le communiqué commun, qui demande également aux autorités sud-coréennes de faciliter les visites au Nord des groupes et ONG sud-coréennes désireux de venir en aide aux populations nord-coréennes.
A Séoul, le président Lee Myung-bak, qui depuis son accession au pouvoir en 2008 a mis fin à « la politique de la main tendue » mise en œuvre par ses prédécesseurs, ne se montre pas désireux de céder à ces pressions. Les incidents meurtriers de l’année dernière (46 morts lors du naufrage de la corvette sud-coréenne Cheonan en mars 2010 et 4 morts lors du bombardement de l’île sud-coréenne de Yongpyong en novembre 2010) ainsi que l’enlisement des pourparlers sur le nucléaire ne traduisent pas, selon lui, une amélioration des tensions dans la péninsule.
Dans ce cadre, une reprise de l’aide alimentaire à la Corée du Nord ne servirait qu’à renforcer le régime nord-coréen, peut-être fragilisé par une transition dynastique incertaine, et cette aide risquerait d’être détournée par Pyongyang en vue des distributions de nourriture qui auront très certainement lieu en 2012 lors du 100èmeanniversaire de la naissance du « grand leader » Kim Il-sung.
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