du Costa Rica, comme Zenit le racontait récemment (cf. Zenit du 2 juillet 2013).
Le procès pour la canonisation de Karol Wojtyla se conclut donc, à moins d’une décennie de sa mort, et deux ans après sa béatification.
Le miracle est survenu le jour de sa béatification, le 1er mai 2011. Floribeth Mora Diaz avait subi un ictus cérébral hémorragique et les médecins ne lui avaient laissé aucun espoir. L’opération susceptible de refermer l’artère devait se faire dans un endroit inaccessible de son cerveau. Elle a supplié Jean-Paul II. La nouvelle du miracle a fait du bruit dans ce petit pays d’Amérique latine qui a fait la une des chroniques internationales. Le Père Emilio Garreaud, directeur de Radio Maria Costa Rica, a rencontré Madame Mora Diaz.
Père Emilio, vous êtes non seulement directeur de Radio Maria Costa Rica mais aussi recteur de l’université Jean-Paul II au Costa Rica. Racontez-nous votre rencontre avec Floribeth Mora.
Père Emilio Garreaud – J’ai une relation forte avec la personne de Jean-Paul II. Ce miracle est important pour nous au Costa Rica. Floribeth Mora vit dans un petit village qui s’appelle « Doux Nom de Jésus ». Nous l’avons interrogée pour Radio Maria précisément à l’occasion du Consistoire du lundi 30 septembre. Cela a été merveilleux pour moi de rencontrer cette femme avec son mari et de les voir si heureux. C’est très intéressant parce qu’elle était malade et hospitalisée ; les médecins lui ayant dit qu’il valait mieux qu’elle meure chez elle, on l’a ramenée à son domicile. Elle a passé des journées terribles. C’était justement à l’époque de la béatification de Jean-Paul II. Elle avait des maux de tête très forts mais elle a fait un effort énorme pour suivre la béatification à la télévision avec sa famille. Sur son lit, elle priait le pape de la guérir. Le soir, elle s’est endormie et c’est à ce moment qu’a eu lieu le miracle. Les maux de tête ont disparu. Le lendemain matin, elle a commencé à marcher et a dit à son mari : « Il s’est passé quelque chose ! ». Elle pouvait marcher, parler… c’était un miracle ! Le processus de guérison complète a pris huit mois. À l’hôpital, après avoir soumis la femme à une radiographie, le médecin a observé qu’il n’y avait plus aucune trace de la maladie dans sa tête. C’était scientifiquement impossible. C’est cela le miracle de Jean-Paul II.
Comme va cette femme aujourd’hui ?
Elle va bien. Je l’ai accompagnée la semaine dernière dans une école où elle a donné son témoignage. C’est une belle histoire parce que, après le miracle, elle s’est rendue dans une église où sont conservées des reliques de Jean-Paul II ; elle a raconté au curé ce qui lui était arrivé. Son histoire a été publiée sur la page web de la paroisse et, trois mois plus tard, elle a reçu un appel téléphonique du Vatican. C’est ainsi, de manière privée, que le procès a commencé, avec une commission de quatre prêtres qui sont venus au Costa Rica pour comprendre ce qui s’était vraiment passé. Quelques mois plus tard, le miracle a été annoncé au monde.
Pour vous, cela a dû être une expérience très forte qui renforce davantage encore votre relation avec Jean-Paul II?
J’ai été extrêmement ému, d’abord parce que je travaille dans la paroisse voisine de celle où a eu lieu le miracle. Ensuite, parce que cela s’est passé au Costa Rica, dans ce tout petit pays de quatre millions et demi d’habitants. C’est une très belle occasion de prier Dieu par l’intercession de Jean-Paul II et de le remercier pour ce miracle, et une opportunité tout aussi importante pour l’évangélisation du Costa Rica.
L’Amérique latine est à nouveau sur le devant de la scène : après l’élection du pape et les JMJ à Rio de Janeiro, le miracle de Jean-Paul II en faveur d’une femme d’Amérique du sud…
L’Amérique latine représente la moitié de l’Église et je crois que c’est un très grand signe de Dieu pour nous. Je pense que c’est un moment important de conversion pour notre continent, le moment de témoigner de notre foi, en particulier de la manière dont nous la vivons en Amérique du sud. Tous les classements disent que le Costa Rica est le pays le plus heureux au monde parce que, n’ayant pas d’armée, c’est le pays de la paix et de la réconciliation. Nous avons une classe moyenne. Je crois qu’actuellement, nous sommes la seule nation catholique de par sa Constitution. Notre peuple est très marial.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat