Devant la crise mondiale, le cardinal Cordes recommande de commencer par regarder le « visage » des pauvres, « avec le cœur », avant de mettre en place les aides indispensables.
Le cardinal Paul Josef Cordes a participé à Paris à la « Rencontre nationale des délégués diocésains à la solidarité » qui s'est tenue à la maison des évêques de France, les 14 et 15 octobre.
Les pauvres sont en effet les premiers à pâtir de la crise financière et économique internationale et il faut une réponse « communautaire et ordonnée » à cette situation complexe, rappelle un communiqué de la conférence des évêques de France (CEF).
Les paroles du cardinal Cordes, président de Cor Unum, venu tout exprès de Rome, ont invité chacun à relire la première encyclique du pape Benoît XVI, « Dieu est amour » (« Deus Caritas est »).
Le président de Cor Unum, le dicastère « de la charité du pape », a invité à regarder le « visage » des pauvres, « avec le cœur », avant de penser aux moyens à mettre en œuvre pour eux.
« Regardez les pauvres avec le cœur au moins autant qu'avec les outils mis en place par l'extraordinaire inventivité des associations caritatives. Regardez leurs visages. Rappelez-vous ce que vous recevez de ceux qui n'ont rien d'autre à vous offrir que leur histoire qui nous bouleverse. Souvenons-nous de la compassion du Christ qui inspire notre action », a déclaré le cardinal Cordes.
« Quelle que soit l'issue de la crise financière qui laisse entrevoir une accalmie », les délégués à la solidarité des différents diocèses de France, en session de travail avec les Mouvements et organismes caritatifs, ont souligné que « les pauvres seront les premiers touchés par les conséquences de cette crise » multiforme.
« Les pauvres sont au centre de l'Evangile et de la préoccupation des mouvements caritatifs de l'Eglise. Hier comme aujourd'hui l'Eglise ne se résigne pas à voir tant de laissés pour compte sur le bord du chemin : les sans abri, les sans travail, les sans formation, les sans couverture sociale, les sans famille, les sans papier et tant de pays moins développés d'Afrique, des Caraïbes, d'Amérique latine, d'Asie et de l'Europe de l'Est », ont affirmé les participants au terme de leur rencontre.
L'assemblée a voulu « regarder de manière rigoureuse qui sont les pauvres aujourd'hui, avec l'aide de M. Julien Damon, de la revue Futuribles » et elle s'est interrogée sur « les mesures à prendre pour diminuer le nombre des pauvres comme s'y sont engagés l'Etat français et les signataires des objectifs du millénaire » à l'ONU.
Le Père Etienne Grieu, sj, a rappelé qu' « à la suite du Christ serviteur, l'Eglise, pour vivre sa mission, ne peut se contenter de déléguer à quelques spécialistes le partage avec les pauvres ».
« Toutes les communautés rencontrent des personnes en situation de précarité (accompagnement des jeunes exclus en particulier les adolescents, la visite de malades isolés, etc.). Ainsi, le service du prochain s'exerce de manière communautaire et ordonnée », a fait remarquer le P. Grieu.
ROME, Mercredi 15 octobre 2008 (ZENIT.org)