pour entrer dans l’Union européenne a été acceptée et que l’Eglise de Croatie fête sa Journée nationale des Familles sur le thème : « Ensemble dans le Christ ».
C’est pourquoi le pape sera accompagné non seulement de son secrétaire d’Etat, Tarcisio Bertone et du nouveau substitut, MgrGiovanni Angelo Becciu, mais aussi du président du Conseil pontifical de la famille, le cardinal Ennio Antonelli, et du secrétaire général des synodes, Mgr Nikola Eterovic, le Croate le plus proche du pape.
Ce sera la troisième visite de Joseph Ratzinger dans cette nation, mais la première en tant que pape. Jean-Paul II avait consacré trois visites à la Croatie (1994, 1998, 2003) soit plus que dans n’importe quel autre pays de l’Est européen, laPologne exceptée.
Le pays, a souligné le P. Lombardi s’est montré reconnaissant envers le Saint-Siège de sa rapide reconnaissance, au moment où il a pris son autonomie de l’ex-Yougoslavie, en juin 1991.
C’est donc, a souligné le P. Lombardi le 20eanniversaire de l’indépendance, et le pays se prépare à l’entrée dans l’Union européenne. C’est pourquoi, dans les discours du pape, « il y aura certainement des allusions à la culture, à la tradition, à l’identité du peuple croate et à ses attentes dans la perspective de son insertion dans l’Union européenne ».
Le pape sera accueilli à l’aéroport de Zagreb par le président Ivo Josipovic, élu en janvier 2010, auquel il rendra visite ensuite au palais présidentiel. Josipovic est un compositeur reconnu : la musique sera un point de rencontre.
Deux grands rendez-vous attendent ensuite le pape. Au théâtre national, il rencontrera dans l’après midi des représentants de la société, de la culture, des responsables religieux chrétiens et d’autres confessions.
Le soir, le pape a rendez-vous avec les jeunes sur la grand place de Zagreb – qui peut accueillir 50.000 personnes. Après le discours d’accueil, deux lectures bibliques, le témoignage de deux jeunes, le pape s’adressera aux jeunes. La soirée s’achèvera sur une note d’intériorité, avec l’adoration du Saint-Sacrement : depuis Cologne en 2005, Benoît XVI encourage ainsi la vie de prière personnelle des jeunes.
Le dimanche, le pape présidera la messe à l’hippodrome de Zagreb qui peut accueillir quelque 300.000 personnes : ce sera laJournée nationale des Familles.
L’après midi, le pape se rendra à la cathédrale de Zagreb pour la prière des vêpres, avec les évêques, les prêtres, les diacres, les consacrés et les séminaristes.
Le pape ira se recueillir auprès de la tombe du bienheureux cardinal Aloïs Stepinac, défenseur de la liberté religieuse en Croatie, béatifié par Jean-Paul II lors de son voyage en octobre 1998. Pendant la période communiste, cette tombe était fleurie chaque jour.
Le P. Lombardi l’a évoqué comme un « grand pasteur de l’Eglise croate, évêque et martyr, car il est mort des suites des maladies contractées en prison » et comme la « figure dominante dans le climat de cette rencontre ».
Les autres grandes figures que le pape pourrait évoquer sont le jeune Ivan Merz, béatifié par Jean-Paul II, et le jésuite Roger Joseph Boskovic, un très grand homme de science, méconnu.
Les succès du P. Roger Joseph Boskovic (1711-1787), dans le domaine des sciences – mathématique, physique, astronomie, hydrographie, architecture et philosophie – ont fait le tour du monde. Il a pratiquement traversé toute l'Europe, et il a laissé des traces dans beaucoup de pays, où il a été honoré pour ses compétences scientifiques comme correspondant associé ou membre de différentes Académies de Sciences de Paris, Bologne, Londres, et même de Saint Petersbourg.
Ivan Merz (1896-1928), a été défini par Jean-Paul II comme un « apôtre des jeunes d’aujourd’hui » : il a été béatifié en sa ville natale, Banja Luka, le 22 juin 2003. Ce jeune laïc croate est né alors que Banja Luka était occupée par l'empire austro-hongrois, dans une famille libérale. Il fit tout d'abord des études à l'Académie militaire de Wiener Neustadt, qu'il abandonna rapidement en raison de la corruption qui y régnait, pour entreprendre des études universitaires à Vienne. Mais, en 1916, il fut enrôlé dans l'armée et envoyé au front, où il passa la majeure partie des années 1917 et 1918.
A la fin de la Première Guerre mondiale, il assista, à Banja Luka, à la naissance du nouvel Etat yougoslave.
En 1919-20, il se rendit à nouveau à Vienne où il étudia la philosophie, puis, en octobre 1920, il partit pour Paris où il suivit des cours à la Sorbonne, puis à l'Institut catholique, préparant son doctorat sur l'"Influence de la liturgie sur les écrivains français", qu'il présenta à l'Université de philosophie de Zagreb en 1920. Il passa ensuite l'examen lui permettant d'enseigner la langue et la littérature française et allemande, devenant professeur au Collège archiépiscopal de Zagreb, jusqu'à sa mort en 1928.
« Ivan Merz peut servir de modèle pour les citoyens d'une future Europe unie par ses racines chrétiennes communes », soulignait alors le Vatican.
La dernière visite de Benoît XVI sera pour l’archevêque de Zagreb, Mgr Jospi Bozanic, avant son départ pour l’aéroport où il prendra congé des autorités et du pays.
Le pape s’exprimera en italien, mais avec quelques phrases en croates. L’Evangile de la messe sera chanté en paléo-slave.
Anita S. Bourdin
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