Le Saint-Siège a accueilli avec « satisfaction » la sentence rendue ce vendredi par la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l'homme sur la présence du crucifix dans les salles de classe des écoles publiques en Italie,
La Cour européenne des droits de l'homme a en effet estimé qu'il n'y avait pas d'élément « attestant de l'éventuelle influence que l'exposition » du crucifix « sur des murs de salles de classe pourrait avoir sur les élèves ». Elle affirme que « le choix de mettre des crucifix dans les salles de classes relève en principe de la marge d'appréciation de l'Etat, d'autant plus en l'absence de consensus européen. Cette marge d'appréciation va toutefois de pair avec un contrôle par la Cour, à qui il appartient de s'assurer que ce choix ne relève pas d'une forme d'endoctrinement ».
Pour le P. Lombardi, « la sentence de la Cour européenne des droits de l'homme sur l'exposition obligatoire du crucifix dans les salles des écoles publiques italiennes est accueillie avec satisfaction de la part du Saint-Siège ».
« Il s'agit là en effet d'une sentence très importante et historique, comme le montre le résultat auquel la Grande Chambre est parvenue au terme d'un examen approfondi de la question. La Grande Chambre a en effet retourné une sentence de premier degré sous tous ses aspects, adoptée à l'unanimité par une Chambre de la Cour qui avait suscité non seulement le recours de l'Etat italien mais aussi son appui par de nombreux autres Etats européens, dans une mesure jusque-là jamais advenue, et l'adhésion de plusieurs organisations non gouvernementales, expressions d'un vaste sentiment des populations ».
« Il est donc reconnu à un niveau juridique très important et international, – poursuit le P. Lombardi – que la culture des droits de l'homme ne doit pas être mise en contradiction avec les fondements religieux de la civilisation européenne à laquelle le christianisme a donné une contribution essentielle ».
« Il est également reconnu que, selon le principe de subsidiarité, il est juste de garantir à chaque pays une marge d'appréciation quant à la valeur des symboles religieux dans sa propre histoire culturelle et dans son identité nationale, et quant au lieu de leur exposition (comme cela, du reste, a été rappelé ces derniers jours par la sentence de la Cour suprême de certains pays européens) ».
« Dans le cas contraire, au nom de la liberté religieuse, on tendrait paradoxalement, à limiter, voire à nier cette liberté, finissant par en exclure toute expression de l'espace public. Et ainsi faisant, on violerait la liberté même, assombrissant les identités spécifiques et légitimes. La Cour dit donc que l'exposition du crucifix n'est pas un endoctrinement, mais l'expression de l'identité culturelle et religieuse des pays de tradition chrétienne », a-t-il expliqué.
Dans cette déclaration, le P. Lombardi a encore estimé que la nouvelle sentence de la Grande Chambre était « aussi la bienvenue parce qu'elle contribue efficacement à rétablir la confiance dans la Cour européenne des droits de l'homme de la part d'une grande partie des Européens, convaincus et conscients du rôle déterminant des valeurs chrétiennes dans leur propre histoire, mais aussi dans la construction de l'unité européenne et dans sa culture de droit et de liberté ».
Marine Soreau
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