Le Saint-Père participe à la douleur de la famille et du peuple italien pour la mort du président émérite Francesco Cossiga, « influent protagoniste de la vie nationale italienne et homme de foi », a affirmé le vice-directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, le père Ciro Benedettini, dans la soirée du 17 août.
« Le Saint-Père fera parvenir un message de condoléances à la famille et au président de la République, Giorgio Napoletano », a ajouté le père Benedettini en précisant que le cardinal Tarcisio Bertone se rendrait ce mercredi à l'hôpital Gemelli pour prier devant le corps du défunt.
L'ancien président de la République italienne, sénateur à vie, est mort le 17 août à la polyclinique Gemelli de Rome où il avait été hospitalisé le 9 août dernier pour une insuffisance cardio-respiratoire.
Le cardinal Angelo Bagnasco, président de la Conférence épiscopale italienne (CEI) a rappelé, au nom de tout l'épiscopat, « le profond sens de l'Etat et l'intense expérience de foi » du défunt. « Il a servi notre pays dans les plus importants devoirs institutionnels, dans des moments assez délicats, toujours conscients de ses responsabilités et attentif à la poursuite du bien commun ».
Né à Sassari le 26 juillet 1928, il s'inscrit à 17 ans à Démocratie Chrétienne, et est nommé secrétaire provincial à 28 ans. Deux années plus tard, en 1958, il devient le plus jeune sous-secrétaire à la Défense du 3e gouvernement guidé par le président de Démocratie Chrétienne, Aldo Moro. Suite à l'assassinat d'Aldo Moro, le 9 mai 1978, il donne sa démission. Mais l'année suivante, il est nommé président du Conseil, remplissant cette charge jusqu'en 1980. Il devient le 8e président de la République en 1985.
En 1991, suite aux révélations sur l'existence de ‘Gladio' – la branche italienne de Stay Behind Net, une organisation secrète de l'Alliance Atlantique – une requête de mise en accusation de Francesco Cossiga fut présentée au Parlement. Mais en 1993, le comité parlementaire retient toutes ces accusations comme infondées.
Pour sa part, le quotidien du Saint-Siège, L'Osservatore Romano, a rappelé comment le nom de Francesco Cossiga « apparaît à de nombreux moments cruciaux de la vie du pays, de la reconstruction d'après guerre aux mouvements étudiants, des années sombres du terrorisme jusqu'à l'épuisement d'une époque et d'une génération politique, sous les coups des enquêtes judiciaires et des bouleversements amorcés de la chute du Mur de Berlin ».
« L'homme d'Etat disparu – peut-on encore lire sur le quotidien du Vatican – a aussi été un homme de la Première République, dont il pourrait être considéré comme un symbole, représentant d'une génération qui, des cendres du 20e siècle fasciste et de la deuxième guerre mondiale, a su construire une Italie nouvelle, dans un contexte plein de difficultés et de contradictions comme le fut celui de la Guerre Froide ».
« Mais Cossiga – continue ‘L'Osservatore Romano' – a aussi été capable d'intuitions ponctuelles concernant les développements des processus politiques et a anticipé (…) un nouveau style politique ».
« Homme d'Etat donc », souligne le quotidien du Saint-Siège. « De cet Etat qui a parfois su transmettre le sens de la fermeté et de la certitude du droit et qui a parfois tremblé sous les coups du terrorisme et des machinations, vraies ou présumées, qui émergeait du contexte particulier de l'Etat italien, surtout dans les années 1970 jusqu'en 1990».
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