Dans plusieurs messages adressés au nouveau président américain Barack Obama et au Congrès, les évêques du pays brossent un tableau des perspectives et défis qui attendent le pays avec ce nouveau mandat présidentiel.
Dans leurs messages, les évêques catholiques promettent « de faire de cette période de changement national un moment de progrès vers le bien commun et de défendre la vie et la dignité de tous ».
Un des messages, présenté sous forme d' « agenda pour le dialogue et l'action », est signé par le cardinal Francis George, archevêque de Chicago et président de la conférence épiscopale des Etats-Unis.
Une lettre semblable a été envoyée au vice-président américain Joseph Biden et à chaque membre de la chambre basse du parlement.
Parmi les questions soulevées dans la lettre-agenda, figure en premier lieu la question économique.
Les évêques encouragent la mise en œuvre de « mesures fortes, prudentes et efficaces pour affronter le terrible impact et les injustices de la crise économique » et demandent que « la priorité soit clairement donnée aux familles pauvres et aux travailleurs vulnérables, dans le développement et la mise en place des mesures de reprise économique » en incluant « de nouveaux investissements et renforçant, par la même occasion, le réseau de couverture sociale sur tout le territoire ».
Concernant le système sanitaire, il est demandé aux nouveaux dirigeants de penser à « une couverture vraiment universelle des services de santé ». Une couverture, soulignent les évêques, qui « défende chaque vie humaine, y compris la vie avant la naissance », et qui prévoit « une diversité d'options garantissant aux patients et aux professionnels le respect des leurs convictions ».
Au plan international, les évêques soulignent la nécessité d' « une transition responsable dans un Irak libéré de la persécution religieuse » et souhaitent que des efforts soient faits pour « mettre un terme au violent conflit et instaurer une paix juste en Terre Sainte ».
Les évêques américains demandent par ailleurs à ce que les Américains soit en première ligne dans la poursuite de la lutte contre le virus du Sida et d'autres maladies, en utilisant des méthodes qui se révèleraient à la fois « efficaces et moralement acceptables ».
Les évêques promettent d' « être la voix des pauvres et des vulnérables », dans leur pays et dans le monde, car ces derniers, soulignent-ils, « seront les plus touchés par toutes les menaces ».
Ils souhaitent en même temps une réforme du système d'immigration, « un système brisé qui nuit à la fois à notre pays et aux immigrés », soulignent-ils.
Une telle réforme, selon eux « doit inclure un parcours pour obtenir la citoyenneté, sans perdre de vue le fait que le commerce international et les politiques de développement ont une influence sur les perspectives économiques des pays d'où proviennent ces immigrés ».
Les évêques américains soulignent également l'importance de soutenir l'institution du mariage, conçu comme « une union stable, exclusive et pour toute la vie entre un homme et une femme, qui doit rester comme telle dans la loi ».
A propos de l'enseignement, les évêques ont promis de « continuer à soutenir les initiatives qui fourniront des ressources à tous les parents, surtout à ceux qui ont peu de moyens, qui leur permettent de choisir le type d'instruction qui réponde le mieux aux nécessités de leurs enfants ».
Les évêques se réjouissent des efforts mis en œuvre « pour que les groupes confessionnaux soient des collaborateurs effectifs dans la lutte contre la pauvreté et autres menaces à la dignité humaine ».
Mais les liens avec ces groupes, estiment-ils « ne doivent pas inciter le gouvernement à abandonner ses propres responsabilités, ni exiger que les groupes religieux abandonnent leur identité et leur mission ».
Les évêques américains promettent également d'œuvrer pour défendre la vie des membres plus vulnérables et sans voix de la famille humaine, surtout des enfants à naître, des handicapés ou des malades terminaux.
« Nous défendrons fermement le droit fondamental à la vie depuis la conception jusqu'à la mort naturelle »; « nous exhorterons tout un chacun à chercher un accord commun pour réduire le nombre des avortements par le biais de méthodes moralement correctes qui affirment la dignité des femmes enceintes et celle de leur enfant à naître ».
En outre, les évêques affirment qu'ils « s'opposeront à toute mesure législative visant à élargir le recours à l'avortement » ; qu'ils feront en sorte que « les politiques, largement soutenues et montrant du respect pour la vie à naître et défendant le droit de conscience des professionnels de la santé et d'autres Américains, soient maintenues » ; et qu'ils « manifesteront leur opposition au financement gouvernemental de l'avortement et à sa promotion ».
Pour finir, les évêques américains lancent une mise en garde contre « toute volonté d'obliger les Américains à financer les avortements par le biais de leurs impôts », soulignant que cette éventualité constituerait « un grave défi moral » et un risque pour « la réforme sanitaire si nécessaire ».
ROME, Mercredi 21 janvier 2009 (ZENIT.org)