De l’aéroport, le patriarche s’est directement rendu à Notre-Dame du Liban, où il a célébré une messe à laquelle s’est associée la communauté Emmaüs, fondée au Brésil dans les années 70.
Pour sa part, le patriarche Raï a demandé hier leur remise en liberté « au nom de l’humanité, de ses droits et de sa dignité », en cette saison liturgique où les Églises orthodoxes commémorent le souvenir de la Passion du Christ et de sa Résurrection.
« Il ne fait pas de doute que les deux évêques unissent leur angoisse et leurs souffrances à celles du Christ au moment de sa Passion, a affirmé le patriarche, et nous savons que les souffrances de la croix sont une source de rédemption. »
« Mais, a-t-il ajouté, que leurs ravisseurs sachent que leurs otages se tiennent à l’écart de tout parti pris politique et sont d’ardents apôtres de la paix ». Et le chef de l’Église maronite de lancer un vibrant appel à la communauté arabe et internationale, pour qu’aucun effort ne soit épargné en vue de mettre fin au conflit en cours.
Après la messe, le patriarche Raï s’est rendu au Club libanais où il a été accueilli par des tonnerres d’applaudissements. Il a félicité la foule heureuse de le voir et de l’accueillir, pour sa parfaite intégration dans la société brésilienne, et lui a demandé d’être le témoin et l’ambassadeur des valeurs chrétiennes venues d’une région qui est le berceau du christianisme, même si elle a tout oublié du parler libanais. « Notre rôle, a-t-il dit, est de faire en sorte que vous reteniez vos traditions et vos valeurs, pour en enrichir la société brésilienne. Notre diversité est une source de richesse. »
L’Uruguay
Le matin même, avant de quitter l’Uruguay, où il avait passé trois jours, Béchara Raï s’était inopinément rendu auprès de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Fouad Naffah, et de son épouse, en séjour dans une maison de repos de Montevideo. Une rencontre extrêmement émouvante au cours de laquelle M. Naffah a exprimé sa volonté de passer ses vieux jours au Liban.
Du reste, toute la visite du patriarche en Uruguay semble avoir été marquée de la plus vive émotion, en particulier sa rencontre pleine de nostalgie, samedi, avec l’association libanaise à Montevideo.
Devant ses hôtes émus aux larmes, en particulier devant plusieurs centaines d’Uruguayens originaire de Derbeechtar, Koura, Zghorta et Batroun, le patriarche a remercié le chargé d’affaires du Liban Jimmy Doueyhi, pour l’accueil qui lui était réservé, saluant en outre le P. Boutros Torbey, supérieur général de l’ordre mariamite, pour le soin que prend cet ordre, depuis 90 ans, à maintenir vivant le lien de la colonie libanaise avec la mère patrie. Le patriarche a annoncé qu’il allait demander à l’ordre mariamite de renforcer sa présence en Uruguay, où les descendants de Libanais sont désormais au nombre de 100 000 personnes.