Le pape visitera en effet le nouveau complexe de cette maison d’arrêt – la plus grande de Rome – où Jean-Paul II s’était rendu, le 27 décembre 1983, pour une rencontre historique avec son agresseur du 13 mai 1981, le Turc Ali Agça, manifestant au monde son pardon.
Benoît XVI arrivera vers 10 h pour repartir à 11 h 30 et il devrait arriver place Saint-Pierre pour l’angélus de midi. Le pape plantera ensuite un arbre en souvenir de sa visite.
Le pape rencontrera quelque 300 détenus détenus dans l’église centrale de la prison, dédiée au „Notre Père“.
A ce propos, le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, a souligné que ce serait un “dialogue spontané”, et il a salué cette “belle initiative”.
Pour de sages réformes
Le 18 mars 2007, pendant le carême, Benoît XVI s’était déjà rendu dans une prison pour mineurs, dans la banlieue de Rome, à Casal del Marmo. Il avait célébré la messe pour une cinquantaine de jeunes, qui lui avaient souhaité une bonne fête de saint Joseph.
C’était la première visite de Benoît XVI depuis son élection dans une prison de son diocèse. Il suivait ainsi les pas de ses prédécesseurs, Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II qui s’étaient rendus à la prison romaine de Regina Caeli, dans le centre historique.
Les prisons italiennes souffrent notamment de surpopulation. Déjà, lors de la visite de Jean-Paul II, delui-ci avait invité à une réforme du milieu carcéral en disant : « Ma présence en ce lieu veut être un encouragement pour toutes les sages réformes de l’ordre judiciaire et administratif, qui visent non à déprimer qui a commis une faute, mais à l’aider à se retrouver lui-même, et à le réinsérer avec sérénité et conscience dans le concert ordonné de la coexistence civile. »
Confession d’un pape
Le premier à se rendre dans une prison de Rome a été le bienheureux pape Jean XXIII, deux mois après son élection – le 28 octobre 1958 à 77 ans – : à Noël, ses premières visites ont été consacrées aux malades des hôpitaux du Saint-Esprit et du « Bambin Gesù », spécialisé en pédiatrie, et le jour suivant aux détenus de la prison « Regina Coeli ».
Jean XXIII – Angelo Roncalli – avait rompu la glace en leur faisant deux confidences. Tout d’abord cette anecdote familiale: « Il y a eu un Roncalli en prison, je veux parler d’un de mes oncles, fort distrait. Il était allé chasser sans permis. Il l’avait perdu et il dut en subir le châtiment ».
Et puis, il avait ajouté cette confession qui fit sourire ses auditeurs : « Je vais vous faire une confidence, tout jeune garçon, j’ai volé quelques pommes, ma conscience par la suite me le reprocha et je le regrettai heureusement, je ne me fis pas attraper. Je n’ai pas pu rendre les pommes parce que je les avais croquées ».
Le "bon pape Jean" avait encouragé ces diocésains particuliers à changer de vie: « Mes chers enfants, mes bien- aimés frères, suivez toujours le bon chemin .»
Anita S. Bourdin
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