C'est d'ores et déjà un succès aussi en Italie, sous le titre : « Uomini di Dio », « Hommes de Dieu ».
Cette séance dans la version originale en français est proposée par l'ambassade de France près le Saint-Siège aux membres de la Curie romaine, aux Supérieurs majeurs des Congrégations religieuses, au Corps diplomatique et à quelques personnalités.
M. de Laboulaye rappelle que le film a été récompensé par le Grand Prix du jury du Festival de Cannes et par le Prix du Jury œcuménique.
Il souligne aussi le « succès considérable » que le film a rencontré dès sa sortie en France, un succès maintenant « confirmé dans plusieurs pays d'Europe ».
Les atouts du film mis en valeur par l'ambassadeur sont « une mise en scène puissante et dépouillée », et une histoire hors du commun : « le martyre des sept moines de l'abbaye cistercienne de Tibéhirine, assassinés en 1996 ». Il salue la façon dont le cinéaste a su retracer « l'itinéraire spirituel de ces hommes donnés à Dieu » et « l'intensité de la vie monastique ».
« Plusieurs conférences épiscopales ont salué une œuvre magistrale et exceptionnelle » et L'Osservatore Romano a salué sa sortie en Italie, relève l'ambassadeur.
Le film est dû à l'acteur, réalisateur et scénariste français Xavier Beauvois, dont c'est le cinquième long métrage, et il est magistralement interprété, notamment, par Lambert Wilson et Michael Lonsdale.
Au moment de sa sortie, « La Croix » soulignait que « pour les responsables musulmans qui ont pu le voir, le film de Xavier Beauvois évite toute caricature de l'islam et peut servir de base pour le dialogue entre chrétiens et musulmans ».
Les sept moines avaient été enlevés par un groupe armé dans la nuit du 26 au 27 mars 1996. La nouvelle de leur mort parviendra le 21 mai suivant.
Dans son « Testament spirituel », le P. Christian de Chergé (1937-1996) avait écrit : « S'il m'arrivait un jour – et ça pourrait être aujourd'hui – d'être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j'aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays […] Et toi aussi, l'ami de la dernière minute, qui n'auras pas su ce que tu faisais, oui, pour toi aussi je le veux, ce MERCI, et cet « A-DIEU » envisagé pour toi. Et qu'il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s'il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. »
Anita S. Bourdin/zenit