"Nous appelons les autorités à briser le cycle de l’impunité en ouvrant des enquêtes exhaustives sur ces deux affaires. Nous leur rappelons leur devoir d’assurer la sécurité des journalistes, indispensable pour le fonctionnement de toute démocratie", a déclaré Reporters sans frontières. Face aux violences sans fin auxquels sont confrontés les journalistes et les médias, nous attendons le signe d’une volonté politique réelle de la part du gouvernement pour mettre fin à l’impunité, point de départ à l’existence d’une presse libre et indépendante."
"Les dangers pour les journalistes sont nombreux : crime organisé, représailles de groupes extrémistes, risques d’attentat, violences des forces de l’ordre ou de potentats locaux, etc. 7 journalistes ont trouvé la mort depuis le début de l’année. 11 journalistes ont perdu la vie en lien avéré avec leur travail en 2010", rappelle l’organisation.
Le journaliste Syed Shahryar Asim a été attaqué par balles dans sa voiture, le 27 juillet 2011, vers 8h30. Il n’a heureusement pas été touché. Venant de quitter son domicile en compagnie de son frère, deux motocyclistes armés ont tenté de lui barrer la route et ont ouvert le feu sur son véhicule. Revenu chez lui, Syed Shahryar Asim a reçu un appel anonyme : "La prochaine fois les balles ne viseront pas ta voiture mais ta poitrine". "Il est évident que cette attaque est une réaction à mon programme de télévision ‘Target’ qui porte sur le crime organisé dans notre région", a déclaré le journaliste par téléphone à Reporters sans frontières, le 28 juillet 2011.
Malik Munawar a été enlevé par des inconnus le 21 juillet 2011 suite aux "questions indésirables" qu’il avait posées à un responsable politique local sur le sort du leader d’un autre parti actuellement en prison. Le journaliste est réapparu deux jours plus tard dans le district de Hub, dans la région de Baloutchistan. Par peur des représailles, il a refusé de donner à Reporters sans frontières des détails concernant l’identité de ses agresseurs et les traitements subis lors de son enlèvement.
Reporters sans frontières apprend également que Sherin Zada, chef de bureau d’Express News TV a été agressé par des militaires alors qu’il couvrait un rassemblement, à Kalam, dans la région de la Swat le 26 juillet 2011.
Le Pakistan, à la 151ème position dans le classement de la liberté de la presse dressé par Reporters sans frontières en 2010, est l’un des pays les plus dangereux et les plus meurtriers au monde pour les journalistes.
RSF