« Foi et raison sont intrinsèquement non-violentes » affirment ensemble les participants d'un colloque de dialogue entre le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et le Centre pour le dialogue interreligieux de l'Organisation musulmane de Culture et de Relations qui a son siège à Téhéran.
C'était le VIe colloque de ce type. Il avait pour thème Foi et Raison. Il a eu lieu à Rome du 28 au 30 avril, sous la présidence du cardinal Jean-Louis Tauran, président du dicastère organisateur et de M. Mahdi Mostafavi, président de l'organisation musulmane iranienne.
Au terme de leur réflexion, les participants se sont mis d'accord sur sept propositions dont le Vatican publie aujourd'hui le texte en anglais.
1. « Foi et raison sont deux dons de Dieu à l'humanité ».
2. « Foi et raison ne se contredisent pas, mais la foi peut dans certains cas être au-dessus de la raison, jamais contre elle ».
3. « Foi et raison sont intrinsèquement non-violentes. Ni la raison ni la foi ne peuvent être utilisées en vue de la violence ; malheureusement, les deux ont été parfois utilisées à mauvais escient, pour perpétrer la violence. En tous cas, ces événements ne peuvent remettre en question ni la raison ni la foi ».
4. « Les deux parties sont d'accord pour continuer à coopérer en vue de promouvoir une religiosité authentique, en particulier la spiritualité, à encourager le respect des symboles considérés comme sacrés et à promouvoir les valeurs morales ».
5. « Chrétiens et musulmans devraient aller au-delà de la tolérance, en acceptant les différences, tout en restant conscients de ce qu'ils ont en commun, et en remerciant Dieu. Ils sont appelés au respect mutuel, et par conséquent à condamner ce qui tourne en dérision les croyances religieuses ».
6. « La généralisation devrait être éviter lorsque l'on parle de religions. Les différences de confessions à l'intérieur du christianisme et de l'islam, la diversité des contextes historiques sont des facteurs importants à prendre en considération ».
7. « Les traditions religieuses ne peuvent pas être jugées sur la base d'un seul verset ou d'un passage présent dans leurs livres sacrés respectifs. Une vision globale et une méthode herméneutique adéquate sont nécessaires pour les comprendre loyalement ».Le communiqué précise que les participants « ont exprimé leur satisfaction pour le niveau des exposés et des débats, et par l'atmosphère ouverte et amicale au cours du colloque ».
Enfin ils disent avoir été « honorés et ravis » d'être reçus par le pape Benoît XVI, qui a exprimé « sa satisfaction pour le choix du thème et la tenue de cette rencontre ».Le prochain colloque aura lieu à Téhéran dans deux ans. Il sera précédé par une rencontre préparatoire.
Anita S. Bourdin
ROME, Mercredi 30 avril 2008 (ZENIT.org)