La visite de quatre jours du pape Benoît XVI est, selon le premier ministre français, une invitation « à conjurer nos peurs et à mobiliser le meilleur de notre humanité au service de l'avenir ».
Dans son discours au moment du départ du pape, à l'aéroport de Tarbes-Lourdes, ce lundi, en milieu de journée, le premier ministre français François Fillon a exprimé sa reconnaissance à Benoît XVI, soulignant sa « simplicité », sa « bonté », mais aussi « son rayonnement intellectuel ».
« Je crois que ceux qui vous ont écouté se sont pris pour vous d'une affection très sincère, et qu'ils saluent la simplicité avec laquelle vous avez invité chacun à se tourner vers la meilleure part de lui-même », a-t-il dit.
« La France vous regarde partir avec émotion et gratitude », a-t-il ajouté.
« Ces quatre journées passées parmi nous resteront dans l'esprit de nombreux Français comme un grand et beau moment de partage. Partage d'émotions, de réflexion et d'espérance », a-t-il déclaré.
« Votre venue a suscité un élan populaire », a-t-il constaté.
Du 13 au 15 septembre, la visite du pape a en effet mobilisé de très nombreux professionnels des médias et plusieurs centaines de milliers de personnes se sont déplacées pour le voir.
« De Notre Dame de Paris à l'esplanade des Invalides, des Invalides à Lourdes, votre bonté s'est répandue sur une immense foule joyeuse et attentive à votre message. Avec la communauté catholique, nos concitoyens de tous âges, de tous milieux sociaux, de toutes origines et de toutes confessions, se sont rassemblés avec ferveur », a ajouté le premier ministre qui avait participé à la messe que le pape a présidée sur l'esplanade des Invalides.
Après avoir constaté la longue amitié qui unit la France à Joseph Ratzinger, le premier ministre a cité la conversation que le pape a eue avec les journalistes, dans l'avion qui le conduisait à Paris, dans laquelle il rappelait que « la séparation fondamentale de l'Eglise et de l'Etat ne les empêchait, ni de dialoguer, ni de s'enrichir mutuellement ».
Puis il a mentionné le discours au monde de la culture au collège des Bernardins en disant : « votre rayonnement intellectuel a donné à votre message d'espoir et de vigilance, une portée universelle ».
« Vous nous avez invités à emprunter le chemin de la Raison et de la Parole pour progresser en humanité et en spiritualité », a-t-il déclaré.
« Vous avez mis en garde notre civilisation sur ses faiblesses matérialistes, ses pulsions guerrières, ses fanatismes. Vous en avez appelé à l'Europe humaniste et à son héritage chrétien », a-t-il poursuivi.
« Votre exigence aura approfondi notre regard sur la condition humaine, sur ses devoirs éthiques, sur son mystère », a-t-il dit.
En plein débat social suscité par la visite du pape, le premier ministre a constaté que « la République, profondément laïque, respecte l'existence du fait religieux. Elle apprécie la part de la tradition chrétienne dans son histoire et son patrimoine culturel et immatériel ».
« Au milieu des crises et des inquiétudes, votre visite fut un moment de paix et de fraternité -a-t-il assuré. Au milieu des tensions internationales, elle a été l'occasion de rappeler notre opposition commune aux fanatismes, aux violences, aux discriminations ».
« A l'aube d'un nouveau siècle, votre visite nous invite à conjurer nos peurs et à mobiliser le meilleur de notre humanité au service de l'avenir. Très Saint Père, les Français vous sont gré d'avoir ainsi contribué à entretenir une espérance partagée », a-t-il conclu.
ROME, Lundi 15 septembre 2008 (ZENIT.org)