et des implications du principe de vulnérabilité humaine comme énoncé dans l’article 8 de la Déclaration de l’UNESCO sur la bioéthique et les droits de l’homme.
Cet atelier est organisé par la Chairede l’Unesco en Bioéthique et Droits de l’homme (www.unescobiochair.org) de l’Institut de Bioéthique et Droits de l’homme de la Faculté de bioéthique de l’université pontificale Regina Apostolorum et la faculté de droit de l’université européenne de Rome.
Les travaux, avec traduction simultanée anglais-italien, prévoient une rencontre publique le 11 octobre. A cette occasion, seront exposées les œuvres des 11 vainqueurs du concours d’Art « Bioethics Global Art Competition » (www.globalart.net, www.Bioethicsart.org).
Une première conférence sur le thème« Bioéthique, Multiculturalisme et Religion » s’est tenue à Jérusalem les 13 et 14 décembre, en présence d’experts islamiques, juifs et chrétiens.
La rencontre avait pour objectif de créer un forum académique permanent pour promouvoir le dialogue et la réflexion bioéthique, médicale, juridique, à la lumière des droits et des devoirs de l’homme.
Cet atelier revêtun intérêt d’autant plus significatif qu’il aura lieu à quelques jours de la rencontre interreligieuse d’Assise le 27 octobre prochain, à laquelle participera Benoît XVI.
Pour essayer d’approfondir la signification et la finalité de la rencontre, ZENIT a interrogé le père Joseph Tham, LC, le coordinateur académique de l’atelier.
Pourquoi cette rencontre ?
P. Joseph Tham : Nous nous rendons compte qu’en général, l’UNESCO n’analyse pas les principes et les problèmes de la bioéthique d’un point de vue religieux. Nous souhaitons intégrer à l’analyse et à la connaissance le point de vue religieux, à partir du moment où une grande partie de la population mondiale est affiliée à certaines traditions religieuses.
Quelles sont les motivations et les objectifs que vous souhaitez atteindre ?
Tout en reconnaissant l’existence de différences au sein de chacune de ces religions, toutes reconnaissent l’engagement et la mission de protéger les faibles, les déshérités et les pauvres. Avec les experts de ces questions nous souhaitons offrir un espace, un lieu, pour discuter dans un climat d’amitié et de respect. Puis nous recueillerons les textes de toutes les interventions et les publierons dans un livre.
Qu’entendez-vous par « principe de vulnérabilité » dans la définition de l’Unesco ?
Les progrès de la biomédecine ont permis de soigner beaucoup de personnes, mais d’autres entrent dans des catégories et groupes dits « vulnérables » à cause de leur incapacité à se défendre. Il s’agit de personnes ou de groupes auxquels la société fait subir des pressions indues, qu'elle menace d'exploitation et de discrimination. Il faudra en ce sens trouver le moyen de garantir davantage de protection aux personnes et aux groupes à risque de « vulnérabilité ».
Et pour les chrétiens qu’entent-on par vulnérabilité ?
Nous sommes tous, en quelque sorte, des personnes vulnérables. A cause de notre condition humaine nous sommes fragiles face à la souffrance, à la maladie, à la douleur et à la mort. Toutefois nous avons tous été créés à l’image de Dieu, et c’est ce qui nous donne une immense dignité. Cela signifie que nous devons reconnaître la personnalité et la dignité de tous les membres de l’humanité dès la conception jusqu’à la mort naturelle, et les protéger de tout danger.
Presque toutes les religions semblent avoir une approche charitable vis-à-vis des plus vulnérables. Pourriez-vous nous expliquer les différences de points de vue entre les religions ?
Les différences se trouvent dans l’approche méthodologique. Les diverses religions font appel aux textes religieux (la Bible ou le Coran), aux autorités religieuses (Magistère ou autres organismes), à la tradition (Rites confucéens ou hindous) et à la raison (loi naturelle).
Ce congrès pourrait être de bon augure pour la quatrième rencontre interreligieuse que le pape Benoît XVI présidera à Assise le 27 octobre ?
Oui, toute forme de dialogue devient utile dans cette réalité mondiale. Dialogue et rencontres nous permettent de regarder les autres comme nos frères et sœurs, faisant envoler cette suspicion et cette méfiance, qui sont causes de destruction et violence.
Quelle relation y-a-t-il entre protéger les personnes vulnérables et la paix ?
Si les diverses religions peuvent se rencontrer et mieux se connaître, il est possible de découvrir qu’il y a beaucoup de terrains d’entente. Et cela est un premier pas fondamental pour pratiquer une coexistence pacifique et solidaire.
Antonio Gaspari
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