Le vicaire patriarcal latin pour Israël, Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, a rendu à Don Domenico Dezzotto une visite de félicitations, de vœux et de gratitude au nom de S. B. le patriarche, Mgr Fouad Twal, des évêques auxiliaires, du clergé et de la communauté locale. Un petit signe de reconnaissance bien mérité pour son long et merveilleux service ainsi que pour son remarquable témoignage de vie religieuse qu'il a toujours donné pendant presque 75 ans de présence en Terre Sainte et au Moyen-Orient.
Domenico Dezzotto est né a San Benigno Canavese (Turin) en 1922. Après son lycée à l’Institut Salésien d’Ivrea, il arrive en Terre Sainte en 1937 « qui était alors,se souvient-il, en pleine guerre civile ». C’était, en effet, les fameuses années des "thouwwar". Après le noviciat à Cremisan, il fait sa profession religieuse comme salésien en 1938, et commence ses études de philosophie et de théologie qui mèneront à l’ordination sacerdotale le 25 juillet 1948. Sa formation a ét entrecoupée de deux années d’expérience pastorale salésienne et d'un temps d’internat auprès des prisonniers de guerre à Bethléem, « pendant lequel notre unique passe-temps consistait dans le chant polyphonique, le théâtre, les opérettes, un groupe musical de 40 instruments, et une promenade occasionnelle surveillée par deux soldats, un anglais et un juif». A propos de son ordination elle-même, il tient à préciser que : « cela a été une belle aventure. J’ai été ordonné, contrairement à la tradition, à Bethléem, car la route de la cathédrale de Jérusalem était coupée par la guerre de 1948, et par Mgr Testa, délégué apostolique et régent du Patriarcat latin, puisque le Patriarche Barlassina venait de mourir. Mais seulement en 1949 j’ai pu partir pour l’Italie, pour la "première messe solennelle" dans mon village ».
De 1948 jusqu’à aujourd’hui Don Domenico a sillonné le Moyen-Orient en servant dans beaucoup de maisons et écoles salésiennes, surtout comme maître et éducateur : Alep en 1948, Cremisan en 1955, Beit Jemal en 1956, Le Caire en 1957, Istanbul en 1967, Bethléem en 1969 et finalement Beit Jemal de nouveau de 1971 jusqu’à maintenant. Partout, avec beaucoup d’humilité et d’efficacité, d’esprit de service et de disponibilité, il a assidument travaillé dans l’enseignement et la formation, donnant toujours un beau témoignage de fidélité religieuse et de zèle apostolique, de joie salésienne et de dévouement.
A Beit Jemal, après la fermeture de "l’école agricole", un internat pour orphelins et défavorisés, il se consacre totalement à l’accueil des nombreux visiteurs, majoritairement israéliens et immigrants, qui se rendent au très beau petit sanctuaire et au tombeau de Saint Etienne, premier martyr; il se consacre également à la diffusion de la parole de Dieu et de la bonne presse. Il profite de toutes les occasions pour répondre, avec zèle pastoral et discrétion, aux nombreuses questions qu’on lui pose, pour exposer le message de St Etienne et pour « donner raison de sa foi et de son espérance ». Il met à la disposition de tous ceux qui passent – et ils sont de plus en plus nombreux – des Bibles et des catéchismes en plusieurs langues, surtout arabe, hébreu, russe et tagalog, les langues du pays et celles des nombreux immigrants philippins. Son exemple désintéressé a suscité la générosité de beaucoup d’amis qui lui fournissaient des milliers de copies de la Bible ou lui donnent des aides pour imprimer des catéchismes et d’autres livres.
Pendant la visite de Mgr G. B. Marcuzzo, ému par les félicitations, les vœux et l’amitié des confrères et des amis, pleins de reconnaissance dans la divine Providence, Don Dezzotto a confié : « Pendant ces 31 ans passés à Beit Jemal, j’ai été attaqué, offensé, menacé, mais le Seigneur m’a donné la grâce de tout supporter pour l’amour de Jésus Christ et de la Très Sainte Vierge Marie, à l’exemple de S. Jean Bosco. Le Seigneur m’a donné beaucoup d’autres grâces. J’aime en nommer au moins trois: j’ai pu distribuer des centaines de milliers de bibles ; je vis dans la maison de notre vénérable Simaan Srouji, dont j’attends la béatification ; et je garde et je présente aux visiteurs le tombeau de St Etienne dont la découverte, dans les parages, d’une pierre avec une inscription ancienne a prouvé l’authenticité ».
Un chaleureux "mabrouk" à Don Domenico, félicitations et jusqu’à 120 ans, comme dit la Bible et comme disent encore les Orientaux.
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