qui a « mis les doigts dans les rayons de la roue de l'histoire ».
Mgr Bernard Charrier, évêque de Tulle, est en effet intervenu à Paris, aux Bernardins, au cours d'un colloque sur Edmond Michelet, chrétien, résistant et engagé en politique, dont la cause de béatification a été ouverte (cf. Documents, le texte intégral de la conférence du P. Nicolas Risso et ci-dessus l'entretien de Mgr Charrier au lendemain du colloque).
L'évêque a clos ce colloque qui avait pour titre « Edmond Michelet, un chrétien dans la vie politique ». Il s'est tenu les 10 et 11 décembre 2010. Il espère qu'un jour l'Eglise reconnaîtra la sainteté de ce chrétien, résistant et homme politique (1889-1970).
Mgr Charrier souligne qu'Edmond Michelet « a été confronté à des situations politiques difficiles, voire périlleuses et dramatiques » et qu'il a « réellement mis les doigts dans les rayons de la roue de l'histoire » : « On mesure alors la tension entre les deux termes du titre du colloque que nous venons de vivre : Edmond Michelet, un chrétien – dans la vie politique ».
« L'Eglise reconnaîtra-t-elle la sainteté d'Edmond Michelet ? », demande Mgr Charrier qui répond : « Je suis de ceux qui l'espèrent. On a entendu l'appel de Monsieur Jacques Barrot dans sa belle conférence : « Il faut béatifier des politiques… Il faut susciter des vocations à l'engagement politique ». Cela dit, la reconnaissance de la sainteté d'Edmond Michelet est une décision qui appartient au Saint Père. Nous sommes encore à l'heure du discernement et de la recherche dans le but de comprendre ».
Mais il invite à ne pas attendre une telle décision pour que, « dès maintenant l'expérience humaine, le chemin spirituel et l'engagement d'Edmond Michelet » étonnent, stimulent et réveillent les chrétiens.
Il suscite des vocations de chrétiens engagés en politique, comme Benoît XVI l'a souvent souhaité : « On a évoqué le rude champ de la politique, la méfiance récurrente à son égard et à l'égard de ceux qui s'y emploient. L'Eglise quant à elle, dans sa doctrine sociale, n'a cessé de rappeler l'importance et l'urgence de la fonction politique (…). Après Paul VI et Jean Paul II, le pape Benoît XVI, dans récente encyclique sur le développement humain intégral Caritas in veritate, revient sur les enjeux de la fonction politique, rappelant que le champ de la plus haute responsabilité sociale est aussi nécessairement celui de l'éthique. Une éthique de responsabilité sans doute, mais qui n'est pas dépourvue de convictions. « Si le développement économique, social et politique, écrit-il, veut être authentiquement humain, il doit prendre en considération le principe de gratuité comme expression de fraternité ». (chapitre 3) »
« Edmond Michelet a honoré l'exigence éthique en politique. Il est de ceux qui réhabilitent la politique. Il a été chrétien convaincu dans son engagement politique », a conclu Mgr Charrier.
Anita S. Bourdin
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