sur la pastorale de la famille (cf. Zenit du 8 octobre 2013).
Voici la deuxième partie de la synthèse de ce texte.
Après être parti de l'Ecriture Sainte, il expose le mariage dans la Tradition de l’Église, à commencer par les Pères de l’Église et les conciles, qui constituent « d’importants témoignages pour l’élaboration de la position ecclésiastique ».
« Pour les Pères, les directives bibliques sont normatives. Ils récusent les lois civiles sur le divorce comme étant incompatibles avec l’exigence de Jésus » : « sans équivoque », ils « rejettent le divorce et le remariage ».
« À l’époque patristique, les croyants divorcés qui s’étaient remariés civilement n’étaient pas admis aux sacrements, même après un temps de pénitence », ajoute l'archevêque.
Mais « plus tard, surtout en raison du maillage croissant entre Église et État, on en vint à de plus grands compromis dans certaines zones. En Orient, ce développement s’est poursuivi et a conduit, surtout après la séparation d’avec la Chaire de Pierre, à une pratique toujours plus libérale. Aujourd’hui, dans les Églises orthodoxes, il existe une multitude de motifs de divorce, qui sont généralement justifiés par le renvoi à l’oikonomia, la clémence pastorale pour des cas particuliers difficiles, et ouvrent la voie à un deuxième ou à un troisième mariage à caractère pénitentiel. »
Cette pratique, précise Mgr Müller, « représente un problème œcuménique qu’il ne faut pas sous-estimer ».
« En Occident, la réforme grégorienne a fait obstacle aux tendances de libéralisation et a reproposé la conception originelle des Écritures et des Pères. L’Église catholique a défendu l’indissolubilité absolue du mariage, même au prix de grands sacrifices et souffrances. Le schisme de « l’Église d’Angleterre » n’est pas advenu à cause de différences doctrinales, mais parce que le Pape, en obéissance à la parole de Jésus, ne pouvait pas accéder à la requête d’Henri VIII en vue de l’annulation de son mariage. »
Quant aux conciles, celui de Trente a confirmé la doctrine de l’indissolubilité du mariage sacramentel (cf. DH 1807) et le Concile Vatican II a maintenu « clairement et distinctement l’indissolubilité du mariage », entendu comme « une communion corporelle et spirituelle complète de vie et d’amour entre un homme et une femme, qui se donnent et s’accueillent l’un l’autre en tant que personnes ».
« À travers l’acte personnel et libre du « oui » réciproque, est fondée par droit divin une institution stable, qui est ordonnée au bien des époux et de leurs enfants, et qui ne dépend plus de l’arbitraire humain : « Cette union intime, don réciproque de deux personnes, non moins que le bien des enfants, exigent l’entière fidélité des époux et requièrent leur indissoluble unité » (Gaudium et spes n. 48) ».
« À travers le sacrement, l’indissolubilité du mariage renferme une signification nouvelle et plus profonde : elle devient l’image de l’amour constant de Dieu pour son peuple et de la fidélité irrévocable du Christ à son Église », poursuit Mgr Müller.
En d'autres termes, « le mariage sacramentel appartient à l’ordre de la grâce et il est introduit dans la communion définitive d’amour du Christ avec son Église. Les chrétiens sont appelés à vivre leur mariage dans l’horizon eschatologique de la venue du Royaume de Dieu en Jésus Christ, le Verbe de Dieu incarné. »
A suivre…
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