En temps de crise ou au cœur de la violence, le Christ, qui a reçu tout pouvoir au ciel et sur la terre, est l'espérance, a affirmé Benoît XVI ce mardi, en la fête de l'Epiphanie, c'est-à-dire de la « manifestation » du Seigneur.
Par la résurrection, le Christ a obtenu en tout la primauté, a expliqué le pape avant de rappeler les paroles mêmes de Jésus après la résurrection, citées par l'évangéliste Matthieu : « Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre ».
C'est cette certitude qui « soutient la marche de l'Eglise, Corps du Christ, le long des chemins de l'histoire », a-t-il ajouté, au cours de l'homélie qu'il a prononcée lors de la messe de l'Epiphanie, dans la basilique Saint-Pierre.
« Aucune ombre, si ténébreuse soit elle, ne peut obscurcir la lumière du Christ », a insisté le pape.
« C'est pour cette raison que l'espérance ne vient jamais à manquer à ceux qui croient au Christ, même aujourd'hui, face à la grande crise sociale et économique que traverse l'humanité, face à la haine et la violence destructrice qui ne cessent d'ensanglanter de nombreuses régions du monde, face à l'égoïsme et la prétention de l'homme de s'ériger comme dieu de lui-même », a poursuivi Benoît XVI.
« Notre effort pour libérer la vie humaine et le monde des empoisonnements et de la pollution qui pourraient détruire le présent et l'avenir conserve sa valeur et son sens, même si en apparence nous ne réussissons pas ou si nous semblons désarmés face à la puissance de forces hostiles car ‘c'est la grande espérance appuyée sur les promesses de Dieu qui, dans les bons moments comme dans les mauvais, nous donne courage et oriente notre agir' », a expliqué le pape en citant le n. 35 de son encyclique sur l'espérance, Spe salvi.
Le pape a rappelé par ailleurs que si l'Epiphanie est la « manifestation du Seigneur » elle est aussi par conséquent « la manifestation de l'Eglise », car « le Corps ne peut être séparé de la Tête ».
« L'Eglise est l'humanité éclairée, ‘baptisée' dans la gloire de Dieu, c'est-à-dire dans son amour, dans sa beauté, dans sa seigneurie », a-t-il expliqué.
« L'Eglise sait que son humanité, avec ses limites et ses misères, met en relief l'œuvre de l'Esprit Saint. Celle-ci ne peut se vanter de rien si ce n'est dans son Seigneur : la lumière ne vient pas d'elle, ce n'est pas sa gloire. Mais c'est justement cela sa joie, que personne ne pourra lui enlever : être ‘signe et instrument' de Celui qui est ‘lumen gentium', la lumière des peuples », a souligné le pape, citant la Constitution dogmatique du Concile Vatican II.
« Priez pour nous, pasteurs de l'Eglise, afin qu'en assimilant chaque jour la Parole de Dieu, nous puissions la transmettre fidèlement à nos frères », a conclu le pape.
« Mais nous aussi, nous prions pour vous, tous les fidèles, car tout chrétien est appelé par le Baptême et la Confirmation à annoncer le Christ, lumière du monde, par la parole et le témoignage de vie », a-t-il ajouté.
Après la célébration de la messe, le pape a présidé la prière mariale de l'Angélus, de la fenêtre de son bureau, en présence des pèlerins rassemblés place Saint-Pierre.
Il a rappelé qu'en entendant les paroles des Mages qui annonçaient la naissance du « roi des Juifs », « le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui », selon le récit de l'évangéliste Matthieu.
Benoît XVI a expliqué que Jérusalem représente « nous tous » et que « cette attitude hostile, ambiguë, ou superficielle, représente celle de tout homme et du ‘monde' – au sens spirituel – quand il se ferme à l'esprit du vrai Dieu qui vient à notre rencontre avec la douceur désarmante de l'amour ».
« Jésus, le ‘roi des Juifs', est le Dieu de la miséricorde et de la fidélité ; Il veut régner dans l'amour et dans la vérité et nous demande de nous convertir, d'abandonner les œuvres mauvaises et de nous engager résolument sur la voie du bien », a souligné le pape.
ROME, Mardi 6 janvier 2009 (ZENIT.org)