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Entretien avec le card. Piacenza (1/2)

Entretien avec le card. Piacenza (1/2)

L’attitude juste vis-à-vis du Concile Vatican II est « l’écoute » une écoute « attentive » de ce que l’Esprit Saint a « réellement voulu dire à l’Eglise entière à travers les Pères conciliaires », notamment par « une lecture directe des textes », déclare le cardinal Piacenza.

Le cardinal Mauro Piacenza, préfet de la Congrégation pour le clergé, a accordé un entretien à Zenit, sur le Concile Vatican II, dont nous publions ici la première partie.

Zenit – Eminence, avec cette interview, Zenit désire inaugurer une série de contributions pour l’Année de la Foi, en focalisant l’attention sur le Concile Vatican II, à l’occasion de son 50ème anniversaire. Comment se fait-il qu’il y ait autant de débats autour de cet événement ecclésial ?

Card. Mauro Piacenza – Les débats sont toujours positifs car ils révèlent une vitalité et une volonté d’approfondissement ; ensuite, dans le cas d’un Concile Œcuménique, ce sur quoi on débat n’est pas exclusivement humain mais consiste en un événement à la fois humain et surnaturel, étant donné que l’Esprit Saint lui-même conduit progressivement l’Eglise vers une pleine compréhension de l’unique Vérité révélée. Alors on n’est vraiment pas étonné que la compréhension des enseignements conciliaires demande des décennies de discussions – et même parfois de débats – toujours dans la ligne de l’écoute de ce que l’Esprit Saint a voulu dire à l’Eglise pendant cette extraordinaire Assise.

Quelle devrait être l’attitude juste vis-à-vis du Concile ?
Celle de l’écoute ! Le Concile Œcuménique Vatican II a été, de fait, le premier Concile « médiatique », dont la dynamique physiologique de confrontation et les textes ont été immédiatement divulgués par les moyens de communication. Sa portée réelle n’en a pas toujours été recueillie et il n’a pas été rare que sa compréhension ait été orientée d’une façon mondaine. Je pense qu’il est particulièrement intéressant – et peut-être même nécessaire – de revenir ou plutôt d’aller vers une écoute attentive de ce que l’Esprit Saint a réellement voulu dire à l’Eglise entière à travers les Pères conciliaires. Cette dynamique d’approfondissement, cette « attitude juste » se réalise par une lecture directe des textes, grâce à laquelle on peut saisir l’esprit authentique du Concile, leur place exacte à l’intérieur de toute l’histoire ecclésiale et leur genèse rédactionnelle.

Certains choix, même du Magistère, semblent parfois aller « contre » le Concile. Est-ce possible ?
Il suffit de reprendre les déclarations, sur le plan universel, du Magistère postconciliaire authentique pour constater que cela n’est pas arrivé. Il s’agit, au contraire, de favoriser la réception correcte des décisions du Concile, clarifier la signification de certaines affirmations, corriger parfois – quand il le faut – des interprétations unilatérales, voire erronées, artificiellement introduites par celui qui lit les événements ecclésiaux spirituels avec des lunettes uniquement humaines et historiques. Le service ecclésial du Magistère qui plonge ses racines dans une Volonté divine explicite, prépare les Conciles Œcuméniques, s’exprime en eux de la façon la plus haute, et dans ses interventions postérieures, leur obéit en en favorisant une réception correcte.

Qu’est-ce en réalité que « l’herméneutique de la continuité » dont parle souvent le Saint Père ?
Selon ce qu’indique explicitement le Souverain Pontife lui-même, c’est l’unique façon correcte de lire et d’interpréter chaque Concile Œcuménique, et par conséquent le Concile Vatican II. La continuité de l’unique Corps ecclésial, avant d’être un critère herméneutique, c’est-à-dire d’interprétation des textes, est une réalité théologique qui plonge ses racines dans cet acte de foi qui nous fait professer : « Je crois en l’Eglise Une ». Pour cette raison, on ne peut penser qu’il existe une dichotomie entre pré et post Concile Vatican II et il faut certainement rejeter autant la position de celui qui voit dans le Concile Vatican II un « nouveau commencement » de l’Eglise, que celle de celui qui voit la « vraie Eglise » seulement avant ce Concile historique. Personne ne peut arbitrairement décider si et quand commence la « vraie Eglise ». Jaillie du côté du Christ et fortifiée par l’effusion de l’Esprit de Pentecôte, l’Eglise est Une et Unique, jusqu’à la consommation de l’histoire, et la communion qui se réalise en elle est pour l’éternité.
Certains soutiennent que l’herméneutique de la réforme dans la continuité constitue seulement une des herméneutiques possibles à côté de celle de la discontinuité et de la rupture. Le Saint Père a récemment défini « inacceptable » l’herméneutique de la discontinuité (Audience à l’Assemblée générale de la Conférence épiscopale italienne, 24 mai 2012). En outre c’est évident : autrement on ne serait pas catholique et on injecterait un germe d’infection et de désintégration progressive ; ce serait également un grave dommage pour l’œcuménisme.

Est-il possible qu’il soit aussi difficile de comprendre ces réalités ?
Vous savez mieux que moi qu’il n’est pas rare que la compréhension, même de réalités évidentes, puisse être conditionnée par des facteurs émotifs, biographiques, culturels et même idéologiques. Il est humainement compréhensible que celui qui a vécu pendant sa jeunesse l’enthousiasme légitime de l’Assise conciliaire, non sans un désir de dépassement de quelques « entartrages » qu’il était nécessaire et urgent d’enlever du visage de l’Eglise, puisse interpréter comme risque de « trahison » du Concile les expressions non partagées par cet « état émotif ». Tous ont besoin d’un saut radical de qualité pour aborder les textes conciliaires, pour comprendre, un demi-siècle après cet événement extraordinaire, ce que l’Esprit Saint a réellement suggéré et suggère à l’Eglise. Cristalliser le Concile dans sa « dimension enthousiaste », nécessaire mais non suffisante, équivaut à ne pas rendre un bon service à la réception elle-même du Concile qui en ressort quasi paralysée puisque, sur le long terme, on peut échanger et partager des évaluations sur des textes objectifs, non pas sur des états émotifs et sur des enthousiasmes historiquement marqués.

zenit

عن الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان

عضو في الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة UCIP الذي تأسس عام 1927 بهدف جمع كلمة الاعلاميين لخدمة السلام والحقيقة . يضم الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان UCIP – LIBAN مجموعة من الإعلاميين الناشطين في مختلف الوسائل الإعلامية ومن الباحثين والأساتذة . تأسس عام 1997 بمبادرة من اللجنة الأسقفية لوسائل الإعلام استمرارا للمشاركة في التغطية الإعلامية لزيارة السعيد الذكر البابا القديس يوحنا بولس الثاني الى لبنان في أيار مايو من العام نفسه. "أوسيب لبنان" يعمل رسميا تحت اشراف مجلس البطاركة والأساقفة الكاثوليك في لبنان بموجب وثيقة تحمل الرقم 606 على 2000. وبموجب علم وخبر من الدولة اللبنانية رقم 122/ أد، تاريخ 12/4/2006. شعاره :" تعرفون الحق والحق يحرركم " (يوحنا 8:38 ).