comprend des entretiens politiques et une participation à un colloque organisé par l'Institut catholique.
Le soir, le patriarche a dîné en privé au domicile de l'ancien vice-président du Conseil, Issam Farès, qu'il n'avait pas rencontré depuis son intronisation à Bkerké. L'occasion pour lui de remettre aux maîtres des céans une décoration honorifique.
Le patriarche Raï a entamé la partie officielle de sa visite par un entretien hier soir au Quai d'Orsay avec Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et européennes. Un entretien qui n'a fait l'objet d'aucune communication côté français.
Des sources bien informées ont laissé entendre que le chef de la diplomatie française et son hôte ont longuement évoqué la crise libanaise se félicitant notamment du tout récent déblocage qui a permis la désignation de Tammam Salam pour former un gouvernement avec un soutien record dans les sondages parlementaires.
Cette nomination a d'ailleurs fait l'objet d'une déclaration du porte-parole du Quai d'Orsay qui a salué au nom de la France la nomination du nouveau Premier ministre libanais « sur la base d'un large consensus ».
Pour en revenir à l'entretien Raï-Fabius, on apprend aussi de bonne source que les deux parties ont discuté du danger que représente, pour le Liban, une vacance de pouvoir, à quelque niveau que ce soit, du fait du conflit armé en Syrie.
Parmi ces risques, celui de la création au Liban-Nord d'une zone de non-droit qui permettrait l'acheminement en Syrie d'un armement moderne et moyen à l'opposition syrienne ; la lourde présence de réfugiés syriens, que le Liban ne peut supporter et encore moins contrôler, fait aussi partie des risques évoqués.
Armes à l'ALS
M. Fabius se serait montré rassurant au sujet de la décision hypothétique française de fournir du matériel militaire aux groupes armés syriens, une décision qui avait soulevé l'inquiétude du Liban, face au risque de voir cet armement finir entre les mains des combattants du Front al-Nosra et des groupuscules salafistes de tout genre qui gravitent autour de lui.
Tout en réitérant le soutien de la France à l'indépendance, à la sécurité et à l'intégrité territoriale du Liban, le chef du Quai d'Orsay aurait assuré à son hôte que les chrétiens de Syrie restent une priorité pour Paris, qui ne permettra aucune dérive menaçante à leur égard, si un changement intervenait à Damas.
Le patriarche Raï aurait d'ailleurs exprimé ses craintes pour les chrétiens, qu'ils se trouvent en Syrie ou dans d'autres pays arabes où d'inquiétants événements se déroulent et menacent de dégénérer.
L'amitié franco-libanaise
Les liens séculaires d'amitié entre la France et l'Église maronite, qui vient d'obtenir l'implantation d'une éparchie à Paris pour couvrir la France et une partie de l'Europe, ont également été à l'ordre du jour.
D'autres questions à caractère culturel ont été évoquées au cours de ce tête-à-tête au Quai d'Orsay et on estime que nombre de ces questions seront à nouveau discutés aujourd'hui à l'Élysée où le président François Hollande accueillera le patriarche-cardinal.
L'orient le jour