Le gouvernement Zapatero soutiendra les deux voyages du pape en Espagne, cette année à Compostelle, pour l'Année sainte de Compostelle et à Barcelone pour l'inauguration de la « Sagrada Familia » de Gaudi (6-7 novembre 2010),
et l'an prochain, pour la Journée mondiale de la jeunesse (16-21 août 2011).
Le pape Benoît XVI a en effet reçu ce matin en audience le Premier ministre espagnol, M. José Luis Rodriguez Zapatero – 30 minutes d'audience privée – et le ministre espagnol des Affaires étrangères, M. Miguel Angel Moratinos. Ils ont ensuite été reçus par le cardinal secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone et par le secrétaire pour les relations avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti.
Un communiqué du Vatican publié à l'issue de cette visite indique que le gouvernement espagnol a exprimé sa « très grande disponibilité à collaborer à la préparation et au déroulement » de ces deux voyages du pape.
Ces entretiens ont également permis « un échange de vues sur l'Europe, sur la crise économique et financière actuelle et sur le rôle de l'éthique ».
La Banque mondiale a décrit, hier, 9 juin, la situation économique de l'Espagne comme étant « très grave ». La crise économique n'est pas sans incidences sur la popularité du chef du gouvernement espagnol au plus bas depuis sa première victoire léectorale de 2004 et sa seconde victoire de 2008.
Le Vatican ajoute qu'il a également été question de l'Amérique centrale et des Caraïbes – on imagine « donc Cuba » – , et d'autres situations, dont celle du Moyen Orient.
Pour Cuba, de source espagnole, M. Zapatero a surtout insisté sur la situation des prisonniers politiques, un domaine où l'Eglise a obtenu récemment des avancées significatives.
Les entretiens ont aussi porté sur les « relations bilatérales et sur des questions d'actualité » et concernant l'Eglise en Espagne, dont « la présentation éventuelle d'une nouvelle loi sur la liberté religieuse », « le caractère sacré de la vie » humaine, « dès sa conception », sur l'« importance de l'éducation ».
Autant de thèmes qui fâchent, en Espagne. Les évêques espagnols ont protesté contre le projet de loi sur la liberté religieuse du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de M. Zapatero, le considérant inutile étant donné que des accords existent déjà avec les communautés chrétienne, musulmane et juive. Ils craignent un tournant « laïciste ».
Et une nouvelle loi espagnole facilite en effet l'avortement, sans restriction, pendant les 14 premières semaines de grossesse.
Pour l'éducation, les évêques se sont opposés à l'introduction de la matière « éducation pour la citoyenneté » qui pourrait imposer à l'école une idéologie inspirée par le programme du PSOE.
Rappelons que pour Benoît XVI, l'Année sainte de Compostelle 2010 est une Année sainte « pour qui a la foi et pour qui ne l'a pas ».
L'ouverture de la Porte Sainte de Saint-Jacques de Compostelle, dans la Galicie espagnole, a eu lieu le 31 décembre 2009, pour l'Année sainte de Compostelle, qui revient à chaque fois que la fête de l'apôtre saint Jacques (Santiago), « le Majeur » et l' « ami du Seigneur », le 25 juillet, tombe un dimanche.
A cette occasion, le pape Benoît XVI a adressé un message, en date du 19 décembre 2009, à Mgr Julián Barrio Barrio, archevêque de Saint-Jacques de Compostelle. Le message a été lu lors de la célébration eucharistique qui a suivi l'ouverture de la Porte sainte.
ZENIT