Le journaliste Chema Gil, directeur du site d’informations Noticias de Murcia (www.noticiasdemurcia.es) a été agressé par un inconnu le 28 avril 2008 alors qu’il se trouvait dans sa voiture. Armé d’une barre de fer, l’homme a donné plusieurs coups sur le véhicule garé dans une rue de Torre Pacheco (région de Murcie) et s’est enfui.
Pour Chema Gil, ces menaces sont liées à une enquête qu’il mène depuis plusieurs années sur une affaire de corruption concernant un projet d’aménagement urbain à Torre Pacheco. L’affaire impliquerait plusieurs personnalités politiques de la région de Murcia et un entrepreneur local. L’agression est survenue la veille de la libération du maire Daniel García Madrid, également impliqué dans le dossier, et qui était en détention préventive depuis un mois.
Depuis les premiers articles parus en 2004 dans son ancien journal La Gaceta del Mar Menor, le journaliste a reçu de nombreuses menaces, la plupart du temps par téléphone mais aussi sur le forum du site web de la mairie de Torre Pacheco, ou via l’agence EFE de Murcie. En février 2008, Chema Gil avait reçu de nouvelles menaces de mort impliquant sa femme et sa fille, qui l’avaient contraint à quitter l’Espagne quelques jours pour mettre sa famille en sécurité.
Le tribunal numéro 4 de San Javier, en charge de l’affaire, a levé en février 2008 le secret de l’instruction sur les écoutes téléphoniques versées au dossier. Selon Chema Gil, une partie de ces écoutes prouvent l’implication du maire, Daniel García Madrid, dans les menaces proférées contre sa famille.
Le journaliste dénonce la passivité des autorités face à ces menaces répétées. La police lui aurait par ailleurs conseillé d’arrêter son travail qui nuirait au bon déroulement de l’instruction.
Reporters sans frontières demande aux autorités espagnoles de poursuivre leurs investigations afin de déterminer les auteurs des menaces et leur mobile.
RSF 30.04.2008